Bonjour Jean-Paul PARFU,
C'est l'Eglise du Concile qui n'est pas dans une "forme extraordinaire", notamment en Europe et en Amérique.
Je fais ici allusion à ce que l'on dit parfois d'une personne qui est dans une "forme extraordinaire", sur le plan physique et sur le plan psychique.
Or, face à des problèmes qui sont avant tout des problèmes de communication et de consolidation de la plus élémentaire intégrité, dans le domaine de la foi et dans celui des moeurs, notamment au sein du clergé, il semble que la priorité des priorités ou, en tout cas, l'une des priorités, explicitée soudainement et tardivement, soit de s'en prendre aux catholiques qui essaient de respecter le mieux possible la composante tridentine du christianisme catholique et la réception tridentine des composantes antérieures du christianisme catholique, dans le domaine de la liturgie et dans celui de la piété.
A qui donc fera-t-on croire que c'est un "néo-tridentinisme" encore limité qui est de nature à faire obstacle à davantage de respect, pensé et vécu en Jésus-Christ, pour la foi catholique et la morale chrétienne, mais aussi pour la liturgie et les sacrements de l'Eglise, alors que l'Eglise et les fidèles souffrent d'un déficit non négligeable de respect de la foi, de la morale, de la liturgie et des sacrements, encore plus depuis 1960 que depuis 1945, certes pour des raisons exogènes, mais aussi pour des raisons endogènes ?
En outre, c'est le même pape,
- qui recadre le moins possible les catholiques qui vont un peu plus loin et un peu plus vite que lui en direction de l'application d'une conception "inclusiviste périphériste" de la morale chrétienne et des sacrements de l'Eglise, notamment en Allemagne,
et
- qui souhaite recadrer le plus possible les catholiques qui sont aux antipodes de cet "inclusivisme périphériste", non avant tout en ce qu'ils y sont opposés, mais avant tout en ce qu'ils en sont éloignés, du fait de leur adhésion à une liturgie porteuse d'un tout autre univers mental.
Je me demande donc si le pape François n'est pas moins ambivalent et plus réaliste que son prédécesseur Benoît XVI sur le fait que le développement de la "forme extraordinaire", au sein de l'Eglise du Concile, risque fort de finir par remettre en cause les "acquis mentaux", ante-conciliaires et intra-conciliaires puis post-conciliaires, auxquels nous avons droit, d'une manière officielle, depuis le Concile Vatican II.
Oui, nous sommes en présence d'une brutalisation, mais cette brutalisation est clarificatrice, non seulement sur ce qui est fondamental, à l'intérieur de la problématique de la mutation de l'Eglise, mais aussi sur le fait qu'il va sans doute falloir aller au "rapport de force", alors que l'articulation "bénédictine" entre la notion de "forme ordinaire" et celle de "forme extraordinaire" avait pour objectif de mettre en place un cheminement propice à un apaisement et à l'évitement d'un choc frontal à ciel ouvert.
Après tout, nous sommes aujourd'hui en présence de clercs qui sont les continuateurs d'autres clercs, dont Jean-Paul II et Benoît XVI, qui se sont engagés AD EXTRA à ce que les "acquis mentaux" conciliaires soient "irrévocables", et à ce que leur prise en compte et leur mise en oeuvre soient "irréversibles".
Or, manifestement, pour François, l'adhésion à ces acquis mentaux n'est pas facultative, et le contenu de ces "acquis mentaux" n'est pas escamotable, à l'intérieur de l'Eglise du Concile...
Bonne journée.
Scrutator.