N'oublions pas l'avertissement déchirant de Péguy : "Il n'y a plus de peuple." Il y a des masses. Il n'y a plus de barbares, mais des décadents, des bourgeois, des patrons, des intellectuels, et, aussi profondément, aussi irrémédiablement atteints, des prolétaires décadents. Pas de choix entre le prolétaire et le bourgeois, car le prolétaire n'est que le produit du monde bourgeois. Le prolétaire n'est qu'un bourgeois pauvre, candidat malheureux à devenir un petit bourgeois.
Michel Mourre, Lamennais ou l'hérésie des temps modernes, Amiot, Paris, 1955, p. 349-350.
Bien sûr, même le monde dont parlait en 1955 Michel Mourre n'existe plus. Mais il me semble qu'il faudrait se demander d'autant plus sérieusement ce qu'est un bourgeois aujourd'hui (ce n'était déjà pas toujours clair hier), et la toujours très facile rhétorique antibourgeoise finit souvent par avoir quelque chose de puéril.
Peregrinus
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