La maison de Gates ne m’intéresse nullement par Vianney 2019-11-11 23:54:06 |
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J’ai pris la fondation Gates comme exemple parce que son créateur est officiellement l’homme le plus riche de la planète. Si la fondation avait un but essentiellement fiscal, il serait de la plus élémentaire honnêteté de le signaler aux donateurs potentiels, il me semble.
Mais le soutien financier à de mauvaises causes va bien au-delà de l’avortement, et semble même assez dominant dans ce “good club” de multimilliardaires. L’obsession de ces riches en faveur de la dépopulation mondiale va d’ailleurs bien au-delà du simple soutien financier à de mauvaises organisations.
À titre d’information, je vous invite à parcourir L’art de la fausse générosité : la Fondation Bill et Melinda Gates, publié par Lionel Astruc chez Actes Sud. L’auteur n’est visiblement pas hostile à l’avortement, ce n’est donc pas du tout l’action de Gates dans ce domaine éthique qui lui déplaît :
La source principale de cette fortune, Microsoft, a appuyé son modèle économique sur le brevetage et l’utilisation abusive du monopole. Plus en aval, le contournement du fisc et le recours aux paradis fiscaux rapportent des revenus très substantiels et privent au passage les gouvernements de leur propre capacité d’action. Un peu plus bas le long de ce parcours interviennent les “dons” faits par Bill et Melinda à leur propre organisation : la Fondation Gates. Là encore, déception : cet argent n’est pas distribué à des œuvres caritatives. Il est confié à un fonds d’investissement qui le place dans des centaines de sociétés. Seuls les dividendes sont utilisés afin que le capital soit protégé. Parmi les secteurs qui profitent de cette manne, la Fondation Gates a choisi entre autres l’armement, les énergies fossiles, la grande distribution, les OGM ou encore les sodas : BAE Systems, Total, BP, Walmart, McDonald’s, Monsanto, Coca-Cola, etc. Des entreprises aux antipodes des missions affichées par la Fondation : la lutte contre la pauvreté et la protection de la santé. Une fois les dividendes de ces investissements récoltés, comment sont-ils employés ? Bill Gates a la conviction que la technologie et les grandes entreprises sont la solution pour sauver le monde. Il choisit de soutenir en particulier le développement des OGM, notamment en Afrique, au détriment des semences libres, de l’agriculture vivrière et des petits paysans. Sa fondation est, sur le continent africain, un véritable cheval de Troie pour Monsanto/Bayer et pour l’ensemble de l’industrie agro-chimique. Dans le domaine de la santé, la Fondation mène des actions de grande ampleur contre le sida, la tuberculose et le paludisme, traduisant son obsession pour la technologie par un intérêt tout particulier pour les vaccins, au mépris de solutions moins industrielles et potentiellement tout aussi efficaces.
La mainmise financière de Bill Gates sur les organisations internationales dans le domaine du développement, de la santé ou encore de l’agriculture biaise et détourne, à l’échelle planétaire, les orientations choisies par les gouvernements et les citoyens. La Fondation contourne les autorités de santé et favorise certains programmes (plus juteux à terme), certaines zones (plus riches), certaines maladies plutôt que d’autres, suscitant l’inquiétude d’ONG et de scientifiques réduits au silence par leur dépendance étroite aux fonds distribués par Bill et Melinda Gates.” (pp. 11-12)
“Pour aller plus loin, la Fondation Gates, à travers le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI), mène un programme intitulé “One Agriculture”. Voilà l’aspect le plus dangereux de la démarche de Bill Gates, car il s’agit d’imposer un seul modèle agricole partout sur la planète, au lieu de divers systèmes adaptés aux différents climats, plantes cultivées, traditions culturelles. Il s’agit donc d’une seule et unique agriculture, qui s’appuie sur un seul pilier : les biotechnologies et la révolution verte, qui sont entre les mains d’un seul homme et de ses comparses. C’est du jamais vu. Le GCRAI a les moyens d’une telle ambition : il contrôle déjà la plupart des banques de semences du monde. A travers lui, aujourd’hui, la Fondation Gates cherche progressivement à privatiser ses collections. Ce processus échappe à l’attention de bien des citoyens, alors qu’il est une menace grave. La Réserve mondiale de semences du Svalbard, en Norvège, pour laquelle le GCRAI et la Fondation Gates sont partenaires, en est une illustration. Les graines sont entreposées dans une chambre forte souterraine sur l’île du Spitzberg. Cette banque prétend ainsi conserver dans un lieu sécurisé les semences des diverses cultures pratiquées dans le monde. Enfermer les graines dans des coffres-forts sous prétexte de garantir ainsi qu’elles ne disparaîtront pas est contraire aux lois de la nature. Pourquoi, au lieu de figer les graines dans le froid, ne pas les diffuser largement, les faire vivre et se reproduire ? Pourquoi les empêcher d’évoluer et de s’adapter à l’évolution des sols et du climat, comme le font les autres graines, qui changent en permanence d’une génération à l’autre ? Ressortir une semence de cette chambre forte après des années, dans un environnement où la température aura augmenté de plusieurs degrés, la destine à une mort assurée.” (pp. 100-101)
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