C'est à lire ici.

J'ajouterai que le recours à la forme extraordinaire exige les conditions énoncées dans Summorum Pontificum (en particulier un groupe stable qui en fait la demande), conditions qui ne peuvent être remplis que dans un tout petit nombre de paroisses.

Lier la mise en oeuvre fidèle de l'esprit traditionnel de la liturgie à la seule forme extraordinaire, c'est faire le jeu du clergé progressiste qui veut justement cantonner cet esprit liturgique aux seuls lieux de culte liés à la messe de St-Pie V, en abandonnant la forme ordinaire (qui concerne, rappelons-le, 95% de l'Eglise latine) à l'arbitraire du clergé moderniste. Or la Tradition liturgique (manifestée par le grégorien, le latin, le sens du sacré, l'orientation, et l'esprit qui les accompagnent) est le patrimoine de toute l'Eglise et n'a pas à être cantonné à la catégorie des "tradis". Enfin, affirmer que seul le recours à la forme extraordinaire est viable, c'est avoir une vision très superficielle du problème en réduisant la question liturgique à une simple question de missel, comme s'il suffisait de mettre dans les mains d'un prêtre progressiste un missel de 1962 pour que «comme par magie» la liturgie redevienne ce qu'elle doit être. Bien évidemment, la question liturgique dépasse très largement la question de l'utilisation de tel ou tel missel.

NDXA : ci-dessous la réponse qui disparaitra au fil du temps :

* * * * Mardi, 9 juillet 2019. Réponse à un (aux) internaute(s) du « Forum catholique » :
1 . Pro Liturgia ne poursuit pas une chimère : notre Association à répondu « oui » au cardinal Ratzinger - devenu par la suite Benoît XVI - qui, à plusieurs reprises, a expressément encouragé « Pro Liturgia » a œuvrer pour « la mise en œuvre correcte de la liturgie restaurée à la suite de Vatican II. » Il est très clair que nous n’avons jamais envisagé de trahir le pape Ratzinger dont une quarantaine de lettres sont conservées dans les archives de notre Association.
2. Si la liturgie voulue par Vatican II est, certes, quasi inexistante dans les paroisses, c’est uniquement parce que les évêques ont exigé de leurs prêtres et futurs prêtres qu’elle ne soit pas respectée. Il faut que cela soit dit.
Il faut avoir fréquenté les séminaires diocésains au cours des années 1970-90, devenus de véritables « pétaudières liturgiques et doctrinales », pour savoir que tout candidat au sacerdoce qui demandait que la liturgie (on ne parlait pas encore de « forme ordinaire ») soit respectée ou qui avouait fréquenter un monastère du style de Solesmes ou Kergonan était immédiatement mis sur la touche, montré du doigt, qualifié d’ « intégriste » et exclu de toute possibilité d’être un jour ordonné diacre puis prêtre.
3. Les séminaristes qui on su faire le dos rond ou qui étaient plus conciliants (autrement dit qui fermaient les yeux sur les fantaisies liturgiques imposées telles que la composition de prières eucharistiques et l’invention de pratiques farfelues) ont été ordonnés - souvent au bout d’un véritable parcours du combattant qui a pu fabriquer des prêtres futur candidats aux états dépressifs - puis, éventuellement été sacrés évêques. Pour autant, leur formation liturgique est restée lamentablement insignifiante. On ne peut pas demander à des évêques qui ne connaissent rien en liturgie de célébrer une messe conforme à ce qu’a voulu Vatican II : ce n’est donc pas sur eux qu’il faut compter.
4. L’action de Pro Liturgia se résume donc à deux choses (pour ce qui concerne essentiellement la France) : premièrement soutenir les prêtres qui ont le sens de la liturgie et qui célèbrent l’Eucharistie en suivant les normes du missel dit « de Paul VI » (1) et deuxièmement, refuser de suivre les évêques qui ne respectent pas les normes de ce même missel. Il n’y a pas, en l’état actuel des choses, de « plan B » pour ce qui concerne la « forme ordinaire » du rite romain.

(1) Parmi ces normes, trois nous paraissent particulièrement importantes :
- personne, pas même le prêtre célébrant ne peut ajouter, retrancher ou modifier quoi que ce soit à la liturgie (cf. Vatican II et Missel romain) ;
- dans les actions liturgiques, le chant grégorien doit occuper la première place (cf. id.)
- à l’exception de la liturgie de la Parole, le prêtre doit se tourner vers l’Orient pour la partie proprement eucharistique (cf. les rubriques du Missel romain et les demandes réitérées du cardinal Robert Sarah).

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