fait que le vrai et le faux sont mélangés et le propos part dans tous les sens ...
Désolé mais Athanase a 100% raison quand il écrit que les responsabilités sont partagées et que "la guerre était dans l'air du temps". Le vote de la loi de 3 ans de service militaire (!) par le Parlement français le montre et le Ministère Viviani, bien que de gauche, la maintient. L'assassinat de Jean Jaurès est un autre exemple du nationalisme français chauffé à blanc. Le président Poincaré n'a rien fait pour modérer l'allié russe qu'on savait à la recherche d'un conflit or il n'est pas sûr que Nicolas II se serait lancé dans la surenchère sans être entièrement sûr de l'appui français.
Le ministre Malvy avait prévu de faire arrêter toute une série de personnalités en cas de guerre dont on craignait le pacifisme et la SFIO a emboîté le pas du cocardisme sans sourciller, la mesure s'est trouvée inutile.
D'un autre côté, évidemment jejomau a raison quant au bellicisme du côté des empires centraux : l'Allemagne n'est pas au 1er plan par contre, c'est l'Autriche-Hongrie qui est la 1ère à envisager un conflit de grande ampleur en imposant un ultimatum aux Serbes que ceux-ci ne pouvaient aucunement accepter. La Serbie étant alliée à la Russie, le jeu de dominos allait embraser l'Europe et la rabaisser au plan mondial : toutes les nations européennes ont perdu la Grande Guerre en fait.
La responsabilité allemande équivaut celle de la France au plan moral : l'Allemagne a soutenu le gouvernement austro-hongrois sans chercher à le modérer comme la France a appuyé la Russie sans rien dire. Il est certain que sans Berlin, Vienne n'aura pas mis le feu à la poudrière européenne. En ce sens Guillaume II et son gouvernement ont une part indiscutable dans la guerre. Une part pas tous les torts.
La fuite en avant de Vienne et Budapest, les Hongrois ayant été très bellicistes on l'oublie, est la cause primordiale : au lieu du trialisme, solution imparfaite que rejetait Budapest avec une courte vue bornée, au lieu d'une forme de fédéralisation de la Double Monarchie, l'aventure de la guerre a été tentée.
Autre aspect du climat belliciste : les guerres balkaniques qui éclatent les unes après les autres dans les années précédentes et les rivalités coloniales qui sont proches du jeu récent Trump-Kim Jong Un.
C'est si vrai que la menace de guerre était omniprésente entre 1900 et 1914 que les Français et les autres paradoxalement ne l'ont pas vue éclater : l'été 1914 se passe dans une certaine insouciance, on pense qu'on continuera à danser sur le volcan.
L'encyclique Ad beatissimi de Benoît XV en 1914 où il entrevoit la chute de l'Europe du fait de cette guerre fratricide est presque prophétique hélas.
Sur les buts de guerre, je renvoie à la lumineuse thèse publiée de Georges-Henri Soutou, L'or et le sang. Jejomau évoque les buts de guerre pangermanistes allemands et c'est vrai.
La France n'était pas pour autant désintéressée comme le montre Soutou et d'autres auteurs : on lorgnait sur le Luxembourg et surtout sur la Rive gauche du Rhin. Pendant toute la négociation de Versailles, la France cherche à créer un ou plusieurs états rhénans, tampons entre France et Allemagne, et l'État français espérait bel et bien gagner le plébiscite de 1935 et rattacher la Sarre.
Quant au démembrement de l'empire austro-hongrois, monumentale erreur comme on sait, l'ambition de la France de créer des petits états vassaux en Europe centrale pour encercler, avec l'allié polonais, l'Allemagne y est pour beaucoup.
Chacun avait ses petits et grands calculs sans oublier nos bons amis d'Albion qui ont fait tuer un maximum de Français et d'Allemands, plus que de Britanniques, pour détruire la supériorité commerciale continentale et maritime acquis par le Reich de Guillaume II.
Et bien sûr tout cela pour non le roi de Prusse mais ... le bonheur des Américains qui deviennent ainsi la 1ère puissance mondiale et engrangent les bénéfices sans aucune destruction ni privation sur leur territoire...
Oui vraiment la Grande Guerre a été la pire des sottises que les Européens aient jamais faites à l'époque contemporaine ou comment se tirer des obus dans les deux pieds avec le sourire.
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