Pour les observations de Galilée avec ses lunettes, même s’il est vrai que les premières versions étaient très grossières, il les améliora rapidement et suffisamment pour observer que la lune n’était pas un globe de cristal parfaitement lisse mais était formé de cratères, que Jupiter possédait des satellites, et que Vénus présentait des phases comme la lune, de quoi ébranler sérieusement l’aristotélisme sur lequel s’adossait la cosmologie au début du XVIIè siècle. Ceux qui révoquèrent en doute ces observations étaient dès le départ une infime minorité et, dès que les jésuites furent acquis à la cause de Galilée, plus personne ne songea à y rien dire.
Quant à dire que l’Église n’a pas freiné la science par la condamnation de Galilée, c’est assez osé. Il ne s’agit pas de purger le monde de ses scientifiques, il s’agit d’interdire d’étudier l’héliocentrisme. Si vous ne voyez pas en quoi cela freine la science, soyez bien certain que les scientifiques de l’époque, eux, l’ont parfaitement vu. J’avoue, à ce propos, que je ne comprends pas bien cette façon de jouer les innocents : « Une condamnation ? Non, je ne vois pas de condamnation, il n’y a pas eu de problème, tout va bien ». Dire que les relations entre le monde scientifique (même si c’est un terme un peu anachronique) et l’Église ont toujours été bonnes et que si l’on pense le contraire, c’est la faute à Voltaire, c’est faire de l’histoire façon conte pour enfant. L’Église a plus œuvré pour la science que contre ; beaucoup plus, même. Elle l’a longtemps plus qu’encouragée, il n’est même pas exagéré de dire qu’elle a été la matrice de l’essor de la science jusqu’au XVIIè siècle, mais ensuite il n’en a plus été de même. Pascal n’a pas attendu Voltaire pour savoir qu’il valait mieux ne pas penser tout haut sur certains sujets.
Enfin, le problème n’est certes pas que l’Église n’ait pas modifié son interprétation de la bible à la suite des découvertes de Galilée. Tout le monde est d’accord pour dire Galilée n’avait pas les moyens d’imposer ses interprétations, aussi justes fussent-elles. L’Église sait ce qu’elle fait lorsqu’elle donne à comprendre les Saintes Écritures. Elle a son temps et nul ne peut lui imposer le sien. Les réponses de Saint Bellarmin à Galilée sont un modèle de sagesse. Le problème est qu’elle a légiféré sur un modèle scientifique, à tort. Qu’elle ait pris une décision sur l’exégèse, soit, elle le peut, elle le doit. Qu’elle affirme que l’héliocentrisme est absurde, c’est téméraire, qu’elle en interdise l’étude, c’est une erreur. Galilée, qui avait souvent tort, avait là raison quand il prévenait qu’aucune décision d’Église ne pouvait faire que ce qui est ne soit pas.
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