Les deux documents dont il est fait mention et qui sont donc édités dans les AAS sont la lettre privée du pape François adressée le 5 septembre 2016 à Mgr Sergio Alfredo Fenoy, délégué des évêques de la région pastorale de Buenos Aires, et les « Critères de base pour l’application du chapitre VIII d’Amoris laetitia » définis par ces évêques argentins. Le pape François dans son courrier les félicitait pour leur interprétation du chapitre VIII :
« Cette lettre convient tout à fait. Elle explicite pleinement le sens du chapitre VIII d’Amoris laetitia. Il n’y a pas d’autre interprétation. Je suis certain que cela fera beaucoup de bien. »
Or cette pastorale argentine louée par l’ancien évêque de Buenos Aires ouvre tout bonnement l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés civilement ne vivant pas dans la chasteté :
« Si on arrive à reconnaître que, dans un cas concret, il y a des limites qui atténuent la responsabilité et la culpabilité, surtout quand une personne considère qu’elle tomberait dans une faute ultérieure en faisant du tort aux enfants de la nouvelle union, Amoris Laetitia ouvre une possibilité au sacrement de la réconciliation et de l’Eucharistie. »
Le fait de décréter officiellement que ces deux Documents font partie du Magistère authentique a clairement pour but, du côté du Vatican, de clore une bonne fois pour toute le débat instauré par les dubia et la Correctio filialis, et le tumulte né des interprétations contradictoires sur le chapitre VIII au sein du monde épiscopal tout en imposant ainsi arbitrairement à tous les évêques la ligne libérale, progressiste et laxiste bergoglienne en matière sacramentelle et en morale familiale.
Mais c’est un acte extrêmement grave qui va rajouter de l’imbroglio à la confusion générale générée par la crise ouverte depuis le concile Vatican II au sujet du magistère. Car un dilemme se fait jour : comment cette interprétation argentine contraire à la Tradition de l’Église catholique peut-elle appartenir au Magistère authentique comme le prétend le pape François ?
Pour s’en sortir et garder la paix, il est bon de relire le Catéchisme de la crise dans l’Église de l’abbé Matthias Gaudron (FSSPX), question n°19, dans lequel il est expliqué que :
« l’infaillibilité du Magistère ordinaire universel des évêques (M.O.U.) ne peut s’appliquer qu’à une vérité touchant la foi ou la morale, que les évêques enseignent avec autorité, de façon universellement unanime, comme divinement révélée aux Apôtres ou nécessaire pour garder le dépôt de la foi et donc comme immuable et obligatoire. »
Toutes ces conditions sont loin d’être réunies dans cette interprétation pastorale d’Amoris laetitia.
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