Je ne crois pas que l'Eglise en la personne du Pape parlant ex-cathedra pourra arriver à une tell position. Les appels du Pape François n'engagent pas l'Eglise, ni l'infaillibilité du St Père. Il s'agit en effet d'une position qui ne peut trouver d'application universelle.
Je crois que l'Eglise est en difficulté sur cette question, surtout depuis l'explosion de la culture de mort, et en particulier l'avortement et maintenant l'euthanasie. On pourrait s'étonner de cette gène, car bien évidemment il ne s'agit pas de la même chose. D'un côté des innocents à qui l'on retire la vie car ils gênent, de l'autre des coupables de faits pouvant justifier une telle sentence. Pour autant, je crois que l'Eglise ne veut pas brouiller son message qui est celui de la défense inconditionnelle de la vie de son début à sa fin naturelle. C'est donc le prima de la vie qui passe au dessus de tout autre argument. Les attaques sont telles que l'Eglise veut absolument éviter toute exception.
Pour autant je le disais, elle ne peut engager son infaillibilité sur un tel sujet à mon sens. Et sa réponse laisse un petit espace. En effet, la peine de mort est un aspect de la légitime défense de l'Etat face à un individu qui cause un trouble important à l'ordre public. Cette peine étant alors la seule à même d'y mettre fin. Ainsi ce que préconise le CEC c'est qu'aujourd'hui il existe sans doute des moyens de l'éviter, ce qui n'est pas fondamentalement faux.
Et puis se pos toujours la question de l'erreur judiciaire, ce qui arrive bien évidemment sans même que l'on puisse blâmer l'institution judiciaire, mais ce qui impose une certaine dose d'humilité de la part de ses acteurs: en bref la justice est humaine donc imparfaite.
En d'autres termes la question est complexe, et il est à souhaiter que l'Eglise se contente d'alimenter la réflexion, sans trancher la question (si vous me permettez l'expression...).
Je n'ai quant à moi pas d'avis tranché, mais je constate cependant que le processus en France a été bien mal mené. Je ne reviens bien évidemment pas sur la question de l'opinion public, car je ne crois pas qu'une réforme pénale doive être dictée par l'opinion, dans un sens ou dans l'autre. Mais ce qui est certain, c'est que l'on a retiré la peine la plus forte sans modifier l'échelle des peines et des sanctions posées, voir en la rabaissant, ce qui n'est pas cohérant. Ainsi la perpétuité réelle n'existe que pour une seule infraction pour une quarantaine d'infraction passibles de la peine capitale avant 1981. Et même la perpétuité (non réelle du fait du système d'aménagement de peines et de libération conditionnelle) n'est pas encourue pour autant d'infractions à ce jour. Je pense que ce qui est encore plus grave, c'est que sous couvert de l'abolition de la peine de mort, nous avons aboli la peine perpétuelle, ce qui pose un réel problème pour ce qui est de la légitime défense de l'Etat face à des individus dont on sait qu'ils sont incurables (je pense en particulier à ceux qui sont identifiés comme psychopathes.)
Je crois que la bataille prioritaire se situe bien là, à savoir de garantir une répression effective des criminels. Car si bien évidemment la souplesse est moins importants que pour les auteurs de délits, un jeune qui à moins de 30 ans écope d'une perpétuité avec 22 ans de sûreté, pourra sortir après 25 années de réclusion en étant encore à un âge où il peut rester nocif.
Vaste débat donc, dont il est bon de l'aborder sans passions excessives dans un sens ou dans l'autre mais en pesant bien les termes.
Et puis dernière réflexion: quel risque il y aurait de laisser à la disposition d'un gouvernement tel que le nôtre une peine aussi.... radicale?
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