Une situation stable signifie un statut canonique, qui, d'ailleurs, peut être assez souple. On pourrait même imaginer un statut implicite. On pourrait aussi imaginer une solution "à la chinoise": sans avoir d'accord global, la régularisation se ferait par petits gestes: partcipation d'évêques à des ordinations au sein de la FSSPX, attribution de celebret à des prêtres de la FSSPX, incardination officieuse de prêtres, contacts réguliers entre les prêtres de la FSSPX et l'évêque du lieu, etc. On peut aussi imaginer que doctrinalement, parce que Vatican II est forcément derrière, la question conciliaire sera moins centrale (on n'en discute pas aujourd'hui comme on en discutait dans les années 1970): on peut supposer que ces générations à venir seront encore moins polarisées sur cette question. On peut même imaginer que les générations futures seront encore moins soucieuses de cette question et qu'elles la mettront à l'écart.
L'erreur romaine aura peut-être été de vouloir un accord global, sur la doctrine, mais aussi sur tout le statut (une sorte corporate reunion ou un équivalent d'un Grenelle de la Tradition), en imaginant que tout se réglerait une bonne fois pour toutes.. Or, on s'aperçoit que cela devient difficile, tant à cause de la FSSPX elle-même que du climat ecclésial, compliqué, qui n'admettrait pas une réintégration officielle d'un coup (mais on peut, justement, envisager une réintégration officieuse, qui se ferait petit à petit, avec les caméras en moins...). Peut-être que le temps, l'expérience de l'Eglise nous démontre qu'il ne faut pas être obsédé par une vision trop administrative de la question. Simple remarque de ma part que je formule sous forme d'interrogation.
Pour revenir sur la question du silence, évidemment, cela suppose une liberté de la part de la FSSPX: liberté d'agir, mais aussi une liberté par rapport au concile (liberté respectueuse: on peut critiquer sans tapage bruyant ou, plus simplement, adopter une "attitude positive d'écoute", si l'on suit le protocole d'accord du 5 mai 1988. C'est un peu ce que que voulait le cardinal Hoyos quand il proposait une régularisation sans même qu'il soit question de Vatican II.
La FSSPX peut dénoncer la crise, critiquer le concile: il n'empêche que la FSSPX a besoin d'un ancrage ecclésial a minima. Je ne dis pas qu'elle ne l'a pas et que la FSSPX n'est pas attachée à l'Eglise, mais la question canonique n'est pas que secondaire, même si elle est compliquée et que la difficulté pour l'autorité à s'exercer dans l'Eglise rend toute réconciliation fragile.
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