la sécularisation par jejomau 2013-11-04 14:29:17 |
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Votre synthèse est explicite. Pour continuer, donc, nous ( et en particulier les Chrétiens d'orient) n'aurions plus le choix qu'entre l'Islam ou le laïcisme en ce qui concerne l'avenir. Ce prêtre dont parle Aigle le sous-tend d'ailleurs dans son comportement : "adoptez donc mes amis les "saints musulmans"; eux aussi existent, eux aussi sont au ciel ... comme les nôtres". Sous-entendu : "de toute façon, comme notre jeunesse ne va plus dans nos églises mais dans nos mosquées, abdiquons donc notre foi et adorons les nouveaux maîtres sans danger : Allah ou Dieu, c'est bien pareil"
Ce prêtre avoue dès le départ qu'il a perdu la foi depuis longtemps.
Et nous avons là l'œuvre du sécularisme qui a fait son œuvre dans son âme : car en nous conduisant à l'Islam , il s'est en fait converti aux nouvelles sirènes du monde qui marche main dans la main avec cette nouvelle religion qui n'en est pas une en fait . Nous sommes bien d'accord.
Mais quels obstacles s’opposent aujourd’hui à l’expansion et à l’enracinement de la foi chrétienne ?
Citons le cardinal Cottier écrivant dans "Nova et Vetera", en 2008 :
Pour beaucoup le s&écularisme se présente avec la force d’un destin inéluctable. Mais c’est loin d’être certain. Il reste que la référence à la religion tend à disparaître de la vie sociale et culturelle comme des jugements éthiques. Dieu est, sinon explicitement nié, marginalisé.
La société de consommation (d’hyperconsommation, comme on l’a appelée) démultiplie les occasions de divertissement. Mais il ne s’agit plus tant de s’amuser pour tuer l’ennui, que de céder, sous la pression des stimulants publicitaires et du conformisme, à la fascination d’objets, dont l’utilité est relative, qui s’offrent au choix en quantité quasi illimitée. A l’insu de la personne, s’opère un transfert du désir vers le monde des objets. L’individu est possédé par la soif de possession. Mais le mirage des nourritures terrestres est source d’incessante insatisfaction ; il entretient un sentiment de frustration. Rêves et déceptions se succèdent. Le matérialisme pratique n’apporte pas la sérénité : il est à l’origine de blessures morales et psychiques ; il ne rend pas harmonieuses les relations humaines, comme ne rend pas heureux la quête exclusive du bonheur terrestre et du plaisir. Mais surtout, la sécularisation sous forme de matérialisme pratique ne réussit que très imparfaitement à refouler les aspirations les plus profondes de l’âme humaine.
L’envers de la sécularisation est le retour sauvage du spirituel, qui refuse de mourir.Une première réaction se situe à l’intérieur du matérialisme lui-même. On parlera de réaction parce que ce mouvement va à l’encontre de ce qu’a de rétréci et d’étouffant le matérialisme pratique de la société de consommation. C’est comme si l’esprit, dans un sursaut, se rebiffait en affichant des ambitions prométhéennes.
Le fiasco historique des sociétés du type soviétique a ramené les esprits au sens de la mesure. Et pourtant la même ambition renaît ailleurs, dans des laboratoires de biotechnique : la production de clones, de chimères ou l’usage d’embryons humains pour la recherche ou à fin dite ‘thérapeutique’ supposent que des êtres humains sont traités comme des choses. Nous assistons ainsi à une nouvelle idéologie de la toute-puissance de l’homme, favorisée par une philosophie empiriste et positiviste largement répandue. En disposant à son gré des sources de la vie humaine, l’homme devient le nouveau démiurge, capable d’être ‘créateur’.
La sécularisation refoule et mortifie le sens religieux, mais ne le détruit pas. Il resurgit sous une forme sauvage. C’est ainsi qu’il s’est attaché à l’écologie, qui chez certains devient une sorte de religion, la religion de la Terre. Au nom d’une conception ‘holistique’ de la Nature, cette ‘religion’ s’en prend à l’enseignement biblique sur l’homme créé à l’image de Dieu. Là serait la cause des catastrophes écologiques dont nous constatons les premiers symptômes
On ne peut ignorer l’existence d’une forme de sécularisation qui se présente comme l’authentique spiritualité et qui s’oppose d’une manière frontale à la foi chrétienne, même si parfois elle en usurpe le vocabulaire. Il s’agit d’une spiritualité sans Dieu.
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