Cher Tolkien,
Merci de votre réponse. J'y réponds brièvement :
"Refuser de participer au vote, sous prétexte d'une théorie de philosophie politique ou d'une délirante mystique du vote, c'est cela qui confère au vote une valeur religieuse qu'il n'a pas" est également applicable au fait de voter : ce n'est pas en votant que vous améliorez individuellement le sort de votre prochain ou d evotre pays.
Je ne comprends pas en quoi le commentaire de ma phrase la fait s'appliquer au fait de voter. Je disais que refuser de voter sous prétexte que ce serait
ipso facto se commettre avec tel ou tel système philosophique, ou cautionner telle ou telle assertion philosophique, un tel refus serait conférer au vote une valeur religieuse qu'il n'a pas. Ne pas voter n'implique pas d'attribuer une telle valeur, voter ne l'implique pas non plus en soi, à moins d'y mettre ladite intention.
Par ailleurs, bien sûr qu'il est possible d'améliorer le sort du pays et du prochain en votant ! C'est du reste l'unique raison pour laquelle je vote ! Bien sûr que j'ai un pouvoir ! Pouvoir très limité, bien sûr, celui d'ajouter une voix à d'autres pour augmenter les chances d'un candidat ou d'une liste face à leurs concurrents, mais pouvoir quand même. Pouvoir très limité, vous avez raison de le rappeler, en ce que notre devoir envers le prochain est très, très loin de s'y limiter !
Quant au reste, je ne suis pas parti du principe que le « camp d'en face » serait meilleur, pour la bonne raison que je n'ai pas du tout parlé de « camp » - ni n'y ai pensé (quel « camp » ? N'y en aurait-il que deux ?). Je ne nie en aucune façon votre analyse sur la « gauche » et la « droite », j'y souscris plutôt globalement, mais mon commentaire était plus global et visait la nécessité, le vote n'étant pas un acte intrinsèquement mauvais, de l'utiliser avec intelligence pour qu'il ait une efficacité maximale dans le bon sens.
Je dis simplement que, oui, il y a des personnes meilleures/moins mauvaises que d'autres, des programmes meilleurs/moins mauvais que d'autres, des perspectives plus ou moins bonnes, des risques plus ou moins élevés selon que l'on met telle ou telle personne, telle ou telle équipe au pouvoir, etc., donc une possibilité, de notre part, d'influer dans le bon sens, possibilité qu'il est de notre devoir de saisir.
Ce qui n'implique pas de s'illusionner, ni de prétendre qu'on change de façon majeure les choses en votant, ni de faire allégeance à un "camp", etc. Point du tout. Les stratégies du reste peuvent être diverses : petit parti ? gros parti ? voire même abstention parfois ?
Les stratégies sont diverses mais, par contre, je ne pense pas que nous ayons le droit de raisonner suivant la politique du pire, tel que vous semblez enclin à le faire : descendons plus rapidement ainsi il y aura une réaction. Je ne pense pas que nous ayons le droit de faire des choix portant à une aggravation certaine sous prétexte que nous jugeons probable qu'ensuite cela provoque un mieux... Du reste, j'ai vu cette réaction et y ai participé, mais j'ai vu peu de résultats strictement politiques jusqu'ici (même si la mobilisation, parfois durable, de certains, est déjà un résultat)...
Dieu nous vienne en aide.
NéoAthanase