A voir la rapidité, inaccoutumée dans l’Église, avec laquelle dans tous les pays les applications se sont réali¬sées, on ne peut s’empêcher de craindre que certaines mesures n’entraînent des résultats imprévus et malheureux. Ainsi en est-il de la dévotion au Saint-Sacrement, de la dévotion à la Vierge Marie et aux Saints dont les statues sont éliminées de nombreuses églises, sans aucun souci de la plus élémentaire pastorale et catéchèse ; de la belle et bonne ordonnance de la maison de Dieu, qui est devenue une maison des hommes plus qu’une maison de Dieu ; de la beauté vraiment divine des chants latins supprimés et non encore remplacés par des mélodies équivalentes.
Cependant de ces constatations devons-nous conclure qu’il fallait garder toutes ces choses sans changement ? Le Concile avec mesure et prudence a répondu par la négative. Quelque chose était à réformer et à retrouver.
Il est clair que la première partie de la Messe faite pour enseigner les fidèles et leur faire exprimer leur foi avait besoin d’atteindre ces fins d’une manière plus nette et dans une certaine mesure plus intelligible. A mon humble avis deux réformes dans ce sens semblaient utiles : première¬ment les rites de cette première partie et quelques traduc¬tions en langue vernaculaire.
Faire en sorte que le prêtre s’approche des fidèles, com¬munique avec eux, prie et chante avec eux, se tienne donc à l’ambon, dise en leur langue la prière de l’oraison, les lectu¬res de l’Épître et de l’Évangile ; que le prêtre chante dans les divines mélodies traditionnelles le Kyrie, le Gloria et le Credo avec les fidèles. Autant d’heureuses réformes qui font retrouver à cette partie de la Messe son véritable but. Que l’ordonnance de cette partie enseignante se fasse d’abord en fonction des Messes chantées du Dimanche, de telle manière que cette Messe soit le modèle suivant lequel les rites des autres Messes seront adaptés, autant d’aspects de renouvellement qui apparaissent excellents. Ajoutons sur¬tout les directives nécessaires à une prédication vraie, simple, émouvante, forte dans sa foi et déterminante dans les résolutions. C’est là un des points les plus importants à obtenir dans le renouveau liturgique de cette partie de la Messe.
Pour les sacrements et les sacramentaux, l’usage de la langue des fidèles semble encore plus nécessaire, puisqu’ils les concernent plus directement et plus personnellement.
Mais les arguments en faveur de la conservation du latin dans les parties de la Messe qui se font à l’autel sont tels qu’on peut espérer qu’un jour prochain des limites seront mises à l’envahissement de la langue vernaculaire dans ce trésor d’unité, d’universalité, dans ce mystère qu’au¬cune langue humaine ne peut exprimer et décrire.
Que ne devons-nous pas souhaiter pour que l’âme des fidèles s’unisse spirituellement, personnellement, à Notre-Seigneur présent dans l’Eucharistie et à son divin Esprit, de telle sorte que tout ce qui peut nuire à ce but, par exagération de prières vocales et exagération de rites, par manque de respect à l’Eucharistie, par une vulgarité inconvenante pour les mystères divins, doit être absolument proscrit.
Une réforme en ce domaine ne peut être bonne que si elle assure d’une manière plus certaine les fins essen¬tielles des mystères divins tels que Notre Seigneur les a établis et que la Tradition les a transmis.
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