d'où ma facilité à entendre les tons et à jouer quasiment d'oreille. Je pourrais même, pour des passages symphoniques pas trop compliqués, dire d'oreille (que je n'ai pas dure...) ce qui est écrit sur la partition. D'où mon idée, pour apprivoiser les dispositions différentes des demi tons selon les modes, de faire des schémas tonaux en partant d'une seule gamme et en harmonisant différemment celle-ci selon que les demi tons sont disposés différemment dans les modes. Cela vous donne, par exemple, pour le ré plagal (ou deuxième mode), un ré mineur sans la sensible altérée de nos gammmes actuelles à monter chaque jour lorsque l'on est pianiste... Cette idée n'est pas tout à fait saugrenue, mais transporte le réflexe harmonique dans l'apprivoisement de la monodie.
Les transpositions que font couramment les moines ne facilitent pas l'audition des modes à l'oreille, outre que, comme vous le dites, elles dénaturent la mélodie.
Un ami m'avait introduit au chant grégorien en me disant que cette forme antique de musique refusait toute altération. Quelle ne fut pas ma surprise d'en entendre néanmoins dans les disques de mélodies interprétées par les moines. Le même ami me dit que le chant grégorien ne tolérait à l'origine que le si bémol et que les autres altérations qu'on pouvait entendre était dues à ces transpositions plus ou moins heureuses, mais qui, me disait-il, ont toujours été pratiquées.
Vous m'apportez une autre clef en m'expliquant qu'il peut y avoir changement de mode à l'intérieur d'une même mélodie, d'où le mot de modulation, qui sert aussi à désigner les changements de ton à l'intérieur d'une mélodie tonale (comment n'y avais-je pas pensé?)
Il est vrai que le blues et le jazz ne raisonnent pas tout à fait selon la logique des deux modes majeurs et mineurs, d'où la fascination des musiciens de jazz pour le chant grégorien, j'ai un ami qui est dans ce cas-là et qui est quasiment venu à la liturgie par le jazz, de même qu'il a pris goût pour la musique d'orgue grâce à Marie-claire alain et au recours de cette merveilleuse interprète à des registrations qui sortaient du pompeux obligatoire introduit à l'orgue par la musique (et la facture) romantique.
La différence émotionnelle raisonnée dans la musique modale se retrouve chez les compositeurs de la musique tonale, mais je n'ai jamais réussi à garder en mémoire quels tons étaient affectés de quel coefficient émotionnel.
Votre terme de "formation auditive" et particulièrement heureux. vous ou quelqu'autre liseur saurait-il me conseiller une schola qui serait centrée sur cette formation auditive, même si je ne suis paps rétif à chanter dans un choeur pour l'acquérir?
Enfin, merci beaucoup pour votre lien et du temps que vous avez consacré à me répondre.
UDP
Le torrentiel
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