Comme tout aspect de formation auditive. Pour arriver à distinguer les tonalités (par exemple, distinguer fa majeur de sol majeur), il faut avoir l'oreille absolue ou du moins, une très bonne oreille relative. Pour distinguer les modes à l'oreille, ce n'est pas nécessaire. Il faut repérer la tonique, la dominante et la position des demi-tons en entendant intérieurement la gamme sur laquelle est construite la mélodie. Dans les musiques traditionnelles, celles de l'Est de l'Europe par exemple, ou au contraire, dans les musiques modernes qui utilisent d'autres modes que le majeur ou le mineur, par exemple, le blues, il peut arriver qu'un certain flottement existe entre plusieurs modes et que la place des demi-tons varie à l'intérieur de la pièce. On parlera alors de modulation.
Ces modulations arrivent parfois aussi dans certaines pièces de chant grégorien. Par contre, pour ce chant, on parle de teneur plutôt que de dominante, comme en ont parlé d'autres intervenants.
Que les modes aient une connatation émotionnelle, les Grecs n'en doutaient absolument pas eux qui attribuaient à chacun des modes antiques un état d'âme. Cela s'est transmis partiellement dans les modes grégoriens.
Dans les musiques orientales, qui comprennent de nombreux modes différents des nôtres (entre autres avec des degrés entre nos tons et demi-tons), le rôle de ces modes est clairement défini et associé à tel sentiment, tel état d'âme ou tel type de comportement.
Par contre, je ne comprends pas bien votre idée de vouloir convertir des schémas tonaux en schémas modaux : ce sont deux choses différentes. Les degrés d'un mode gardent toujours les mêmes intervalles entre eux. Vous en avez ici une liste intéressante :
Modes
Les modes occidentaux peuvent être transposés : de là toutes les tonalités majeures et mineures que nous connaissons. Quant aux modes grégoriens, il arrive aussi qu'on les transpose, quand les chantres ne peuvent les chanter dans leur tonalité originale, soit parce que le mode est trop aigu ou trop grave. Cette pratique change cependant beaucoup la couleur des pièces et, pour moi, ce serait comme faire jouer la symphonie no 9 de Beethoven en si mineur plutôt qu'en ré mineur, sous prétexte que les voix sont toujours grimpées dans les hauteurs durant l'Hymne à la joie. Cela changerait totalement l'oeuvre. Ou encore, faire chanter à un contralto un air de soprano coloratur transposé. Cela ne serait plus du tout la même chose. Mais bon, on fait avec ce qu'on a et la plupart des scholas ne pourraient jamais chanter le Kyriale IX si elles ne le transposaient pas.
Bonne chance dans votre formation auditive !
Union de prières
Balbula
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