... je n'ai pas de temps de vous chercher la citation parfaite maintenant. Je vous conseil de réfléchir sur ce qui dit Benoit XIV, un des auteurs les plus authoritatives dans la matière.
Ecutez puis le raisonnement linéaire de l'abbé Nicolas Iung S.J.:
"Enfin, d’après l’opinion qui paraît commune et théologiquement certaine, l’Eglise n’est pas garantie de l’erreur, quand elle élève un de ses serviteurs au nombre des bienheureux, car alors elle ne porte pas une sentence définitive, mais elle l’est, quand elle canonise un saint, c’est-à-dire qu’elle déclare qu’il est au ciel et impose son culte à l’eglise universelle.
Si l’erreur se glissait dans un décret solennel de canonisation, promulgué en vertu de la plénitude du pouvoir et donc irrévocable, elle serait grave et de grand dommage pour l’Eglise, car un culte positivement faux serait établi, des prières et des louanges seraient adressées à un damné, à un sujet du démon, alors que tous les fidèles croiraient honorer un ami de Dieu. Ceci est incompatible avec la sainteté de l’Eglise, qui ne peut proposer que des saints à imiter. L’hommage rendu à ces derniers, qui est en quelque sorte une véritable profession de foi, relève donc de l’infaillibilité. Ces raisons permettent aussi d’affirmer, bien qu’avec moins de rigueur, que le culte imposé à tous les fidèles n’est pas adressé à des âmes encore au purgatoire, car celles-ci tout en étant amies de Dieu et capables d’intercession ont plus encore besoin de notre aide".
Ce qui dit l'Enciclopedia Cattolica:
"C’est cependant la doctrine commune des théologiens que le Pape est vraiment infaillible dans la canonisation, puisqu’il s’agit d’un acte très important relatif à la vie morale de l’Eglise universelle, en ce sens que le saint n’est pas seulement proposé à la vénération parce qu’il jouit de la gloire céleste mais aussi en tant que modèle des vertus et de la sainteté réelle de l’Eglise. Or il serait intolérable que, dans cette déclaration qui implique toute l’Eglise, le Pape ne soit pas infaillible. Cette doctrine ressort d’un grand nombre de bulles de canonisation, même du Moyen-Age, des déductions des canonistes, depuis le Moyen-Age, des théologiens depuis saint Thomas d’Aquin. Benoît XIV enseigne qu’il est certainement hérétique et téméraire de soutenir le contraire".
Et encore ces considérations pertinents du père le R. P. Auguste-Alexis GOUPIL:
"Le Pontife romain est infaillible quand il édicte une sentence définitive, et qu’au nom de son autorité suprême il oblige les fidèles à tenir une chose pour vraie. Or tel est le cas de la sentence de canonisation : « Par l’autorité de N.-S. J.-C., des Bienheureux Apôtres Pierre et Paul, et la Nôtre, nous déclarons et définissons que N… est saint, nous l’inscrivons au catalogue des saints, et ordonnons que l’Église universelle honore sa mémoire d’un culte pieux… Que personne ne se permette de déchirer cette page de notre définition ; qu’il sache qu’il encourrait l’indignation du Dieu Tout-Puissant. » Une telle sentence est nécessairement infaillible, car il ne se peut que l’Église entière soit astreinte par son chef à honorer un damné ni un homme inexistant. [...]
L’Église juge infailliblement des faits dogmatiques or la canonisation des saints en est un. En effet, que tels hommes, par exemple François d’Assise, Vincent de Paul, etc., aient vécu saintement et mérité la vie éternelle, ce sont des faits dont la certitude est une condition requise pour que l’Église puisse dûment proposer aux fidèles la vérité chrétienne. Comment pourra-t-elle leur enseigner, comme il faut, cette vérité révélée que les saints règnent dans le ciel avec le Christ, doivent donc être honorés et invoqués, si elle est incapable de déterminer infailliblement au moins quelques hommes entrés dans la gloire ? Le peuple chrétien sera réduit à un culte vague et peu utile".
Cordialement