Bonsoir Candidus,
Il me semble que, dans le cas de Paul VI, ce ne sont pas avant tout des positions théologiques hétérodoxes qui sont en cause, mais bien plutôt
- son refus entêté, obstiné, de recourir à la plénitude de son autorité pontificale, disciplinaire, hiérarchique, pour défendre jusqu'à ses propres positions magistérielles les plus orthodoxes, quand elles étaient attaquées, dédaignées, détestées, ignorées, méprisées, négligées, sous son propre pontificat, au sein même de l'Eglise ;
- sa volonté farouche d'imposer un excès de vitesse réformateur, sans excès de sagesse réformatrice, à l'Eglise catholique, notamment, évidemment, en matière liturgique, en adossant au Concile une réforme qui contredit au moins une disposition essentielle de la constitution S C du Concile.
" Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ", selon Bossuet, et en ce sens, Dieu a bien ri (jaune), sous Paul VI, mais je me demande "parfois" si "la cause" que chérissait Paul VI n'était pas davantage "sa" vision de ce que devait être, QUASIMENT A TOUT PRIX, "sa" mise en oeuvre du Concile, que le Concile lui-même.
Comme c'est étrange, à la vérité ! Voilà un pape
a) qui a compris très vite que le Concile comportait des opposants "de droite" et des opposants "de gauche",
a) qui a défendu, avant même la clôture du Concile, une conception "centriste" ou "médiane", équilibrée, réformiste, synthétisante, du Concile,
c) qui aurait donc dû pouvoir, par la suite, accorder une "égalité de traitement" dans les recadrages qu'il aurait pu adresser, symétriquement, aux opposants "de droite" et aux opposants "de gauche" du Concile,
d) et qui n'a pas cessé de donner l'impression
- de vouloir laisser faire les uns : les opposants "de gauche" au Concile,
et
- de vouloir décourager ou dissuader les autres : les opposants "de droite" au Concile !
Je n'ai pas vocation à être le porte-parole de qui que ce soit, mais il me semble que c'est tout ce qui précède qui lui est le plus reproché.
Pourquoi une attitude aussi asymétrique, aussi inéquitable, de la part de Paul VI, alors que les opposants "de droite" lui ont probablement été les plus fidèles, au contact de sa Profession de Foi et de sa lettre encyclique Humanae Vitae ?
Pourquoi une attitude aussi ambivalente, aussi persévérante, de la part de Paul VI, alors que même un aveugle de naissance aurait fini par voir, même sans guérison miraculeuse, que plus le Concile était appliqué, dans le Concile, plus conformément que contrairement à la vision que Paul VI semblait en avoir, et moins "cela allait", dans les séminaires et dans les presbytères, dans les diocèses et dans les paroisses, à tout le moins en Europe occidentale ?
Bonne nuit et à bientôt.
Scrutator.