De même que les innombrables motets de Versailles étaient destinés à être interprétés pendant les messes basses auxquelles assistait le roi, au XIXe siècle il y eut la mode des messes basses accompagnées de chants, en langue vernaculaire. Telle est la "messe allemande" de Schubert. Sur le plan liturgique c'était un progrès, car ces chants étaient en rapport avec le déroulement de la messe. Ces messes ne peuvent plus être chantées avec le nouvel ordo, puisqu'il supprime l'idée même de messe basse.
Il y en avait aussi notamment en Pologne. Voici un extrait d'un article que javais écrit pour Una Voce sur une série de parutions de disques polonais.
A la différence de Józef Zeidler, Stanisław Moniuszko n’a jamais été oublié par ses compatriotes, qui le considèrent comme leur grand compositeur d’opéras du XIXe siècle. Certes, il a un solide métier, tant pour l’écriture de l’orchestre que des voix, mais il lui manque l’étincelle du génie, le petit quelque chose qui attirerait vraiment l’attention. Moniuszko doit en grande partie sa notoriété au fait qu’il dépeignait une Pologne heureuse, en un temps où la Pologne n’existait plus et était occupée par trois puissances étrangères (c’est aussi ce qui fit la notoriété de l’épopée de Mickiewicz Pan Taddeusz).
Moniuszko était un fervent catholique qui allait à la messe tous les matins à 6 heures. Il a composé également des messes, qui comme ses opéras sont de bonne facture mais n’ont rien qui attire vraiment l’oreille. Mais voici que Dux publie un CD intitulé « Sacred Music », dont l’essentiel est en fait constitué de deux « messes polonaises ». Ce qu’on appelait ainsi avant la réforme liturgique, c’était un ensemble de textes qui paraphrasaient l’ordo et étaient chantés pendant la messe basse. Moniuszko avait choisi des textes de qualité, d’Edward Odyniec (un ami de Mickiewicz), et les avait ornés d’une musique correspondant exactement à leur mission : un chant pour voix de femmes simple, clair, limpide, inspiré des cantiques populaires, d’une grande fraîcheur, baignant dans une douce lumière. Et c’est merveilleusement interprété par le chœur de la cathédrale de Varsovie-Praga sous la direction de Paweł Łukaszewski (qui est aussi un excellent compositeur, notamment de motets). On regrette qu’il n’y ait pas de traduction des textes.
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