du fait même de la pratique de l'Eglise. En effet l'Eglise a été assez inconsistante dans sa remise des ordres mineurs, par exemple en Orient et ce depuis bien longtemps, on remet celui de Chantres. En Occident, avant Ministeria Quaedam on remettait celui d'Exorciste mais il ne donnait aucun droit d'exorciser, ce pouvoir était lié par l'évêque et comme vous le savez, on le donnait à un prêtre par la voie de la juridiction. De plus, depuis Ministeria Quaedam on les as réduit aux simples fonctions d'acolyte et de lecteur et ils ne sont plus appelés des ordres mineurs.
Certains théologiens ont même pensés que la différence entre un prêtre et un évêque était d'ordre (sans mauvais jeu de mot) juridictionnelle: la différence entre un prêtre et un évêque serait alors simplement que l'évêque s'est vu délier canoniquement de ses obligations.
Il semblerait donc selon ces théories que l'Eglise a un pouvoir:
1. Sur les ordres mineurs, puisqu'elle peut à loisir les changer, en instituer de nouveau, en supprimer, tolérer différents ordres mineurs selon les rits, les époques etc.
2. Sur les ordres majeurs, puisqu'elle peut faire -et donc potentiellement défaire puisqu'une juridiction peut se reprendre- ou défaire d'un coup de plume les évêques
OR
A-t-on vu qu'elle a ce pouvoir quelconque autre sacrement ? Pourrait elle par exemple choisir d'elle même de ne conférer à un sujet qu'une partie du baptême ? Par exemple on pourrait imaginer un petit baptisé, à qui on enlèverait juste le péché originel, un baptisé à qui on donnerait les pouvoirs de prêtre, roi et prophète et un grand baptisé qui recevrait le baptême dans tout son mystère. Un marié qui recevrait le droit d'embrasser son épouse mais qui devrait de nouveau recevoir le mariage pour s'adonner à des rapports charnel ? Ces options nous semblent et à dessein étranges, voir improbables. Et c'est bien parce que les Sacrements ont été institués par Notre-Seigneur, pas par son Eglise, il en est donc seul maître et seul légitime à toucher à leur nature. L'Eglise n'a le pouvoir que de lier ou de délier et donc de contrôler qui et sous quelle condition on peut les recevoir, pour le bien spirituel des fidèles et de l'Eglise.
Le concile Vatican II prenant parti pour la position du "degré du sacrement de l'Ordre" (cf. Lumen Gentium 28¹) et cite le concile de Trente². Ainsi il me semble que cette théorie, si je ne sais pas si on peut la dire dogmatique -je dirai que oui mais loin de moi l'idée d'avoir une quelconque autorité, je ne suis ni évêque (ou prêtre ou diacre ou même séminariste) ni théologien, un simple fidèle- est la plus probable.
In Christo,
Jerailu, qui n'est pas prêtre à jamais selon l'ordre de Melchisedech :-(
¹Le Christ, que le Père a consacré et envoyé dans le monde (Jn 10, 36) , a fait les évêques successeurs des Apôtres et, par ces Apôtres eux-mêmes, participants de sa consécration et de sa mission [98]. À leur tour, les évêques ont transmis légitimement dans l’Église la charge de leur ministère selon divers degrés à divers sujets. C’est ainsi que le ministère ecclésiastique, institué par Dieu, est exercé dans la diversité des ordres par ceux que déjà depuis l’Antiquité on appelle évêques, prêtres, diacres.
²Le Denzinger en son numéro 1765 dit que Comme le ministère d'un si saint sacerdoce est une chose divine, il convenait, pour qu'il puisse être exercé plus dignement et avec un plus grand respect, qu'il y eût, dans la structure parfaitement ordonnée de l'Eglise, plusieurs ordres différents de ministères, qui seraient, par leur fonction, au service du sacerdoce, répartis de telle sorte que ceux qui auraient reçu la tonsure cléricale s'élèvent des ordres mineurs aux ordres majeurs 1772 .
En effet, la sainte Ecriture ne fait pas clairement mention seulement des prêtres, mais aussi des diacres ; elle enseigne, par les expressions les plus graves, ce à quoi il faut être très attentif en ordonnant ceux-ci (Ac 6:5; Ac 21:8; 1 Tm 3:8-13; Ph 1:1)
Dès le début de l'Eglise on sait qu'ont été en usage, bien qu'à des degrés divers, les noms des ordres suivants et les ministères propres à chacun d'eux: sous-diacres, acolytes, exorcistes, lecteurs et portiers. En effet le sous-diaconat est rattaché aux ordres majeurs par les Pères et les saints conciles, dans lesquels nous lisons très fréquemment des mentions concernant les autres ordres inférieurs. ainsi on pourrait se dire qu'il n'est pas en faveur de l'opinion que je tiens et même qu'il l'anathémise, cependant une proposition suivante (Dz 1776) Si quelqu'un dit qu'il n'y a pas dans l'Eglise catholique une hiérarchie instituée par une disposition divine, composée d'évêques, de prêtres et de ministres : qu'il soit anathème.) semble faire une distinction entre d'une part les évêques et les prêtres et d'autre part les autres ministres. Il semble que les diacres soient absents de cette distinction mais c'est sans doute parce que déjà en de nombreux endroits le diaconnat n'était pas conféré pour autre chose qu'en vu de l'ordination sacerdotale ou du sacre épiscopal.
Dernier nota bene: Le site Salve Regina a également publié, sur les ordre mineurs, une excellente étude sur la question, je vous invite à la consulter si ce n'est déjà fait (vu votre niveau cher Meneau j'imagine que vous la connaissez déjà), soyez tous bénis !