Bonjour Jean-Paul PARFU,
Cette utopie débouche sur un catholicisme avant tout accommodant et inclusif, et non avant tout évangélique et conversif. C'est encore plus vrai depuis le printemps 2013 que depuis l'automne 1962, et l'on n'ose imaginer à quel point le néo-catholicisme, désormais périphériste ad extra et synodaliste ad intra, sera encore plus accommodant, à partir ou en aval de l'année 2022-2023.
A l'intérieur et à l'origine de cette utopie, il y a une erreur manifeste d'appréciation sur ce qu'il est nécessaire de dire aux hommes et aux femmes de ce temps pour les éclairer, les informer, les orienter, dans l'ordre du croire en Dieu et dans celui de l'agir en ce monde.
Ainsi, par exemple, il crève les yeux et les oreilles que les clercs consensualistes fraternitaires, dans leur très grande majorité,
- ne tiennent pas particulièrement à ce que les catholiques sachent et comprennent que le monde occidental contemporain, encore plus depuis 1945 que depuis 1914, fonctionne COUPABLEMENT à l'apostasie, à l'idolâtrie, au matérialisme, au productivisme, au relativisme et au subjectivisme, ce qui a avant tout des conséquences religieuses,
ou, ce qui revient au même,
- tiennent particulièrement à ce que les catholiques ignorent et ne comprennent pas que ce monde occidental contemporain fonctionne ainsi, COUPABLEMENT, au point d'aller en direction d'une auto-exchristianisation, non en dépit mais en raison de bon nombre des idéaux officiels et/ou effectifs du même monde occidental contemporain.
Aussi, quand l'homme contemporain a, au moins en apparence ou formellement, presque tous les droits... de l'homme, précisément, Dieu Père, Fils, Esprit, en tant que seul vrai Dieu, qui prescrit ceci, qui proscrit cela, et qui nous juge tous, est susceptible d'être considéré comme ayant presque tous les torts, à commencer par le tort d'être éclairant et exigeant d'une manière qui n'est pas du tout fréquemment accommodante.
Il découle de ce qui précède une situation dans le cadre de laquelle les questions et les réponses relatives à "l'économie du bonheur de l'homme en ce monde" occupent, d'une manière souvent stérile, dans la culture ambiante et dans l'espace public, une partie non négligeable de la place qui devrait pouvoir être accordée à la valorisation puis à l'utilisation de "l'économie du salut de l'homme en Dieu, Père, Fils, Esprit".
Mais il est à noter que toute revalorisation non inclusiviste, iréniste, unanimiste et utopiste de cette deuxième "économie" serait jugée comme illégitime, car contra-positionnelle, non seulement à l'égard des conceptions dominantes de la première "économie", mais aussi à cause de la conception dominante du christianisme catholique qui sévit depuis le début des années 1960, et qui est placée sous le signe de "l'accompagnement humanisateur", presque à tout prix.
Bon dimanche.
Scrutator.