Bonjour Jean-Paul PARFU,
La nature de la crise de l'Eglise n'est pas toujours comprise par ceux qui semblent vraiment s'imaginer que des évêques peuvent être à la fois institutionnellement diocésains et idéologiquement ou intellectuellement non conciliaires, alors que c'est globalement faux, non seulement, évidemment, pour des raisons doctrinalo-pastorales, mais aussi à cause de toute une "logique d'appareil" liée au mode de détection, de formation, de promotion et de sélection des futurs prêtres en général, et des futurs évêques en particulier.
Surtout, que l'on ne nous dise pas : "ce qu'une sensibilité hyper-iréniste ad extra et hyper-moderniste ad intra a défait, une autre sensibilité, hypo-iréniste et hypo-moderniste, pourra le refaire, dans un diocèse voire dans un pays entier", car, si cela a pu être vrai, ici ou là, jusqu'au début du pontificat actuel, celui-ci et le suivant risquent fort de rendre presque impossible l'apparition d'oasis en plein désert.
Il serait extrêmement intéressant de savoir ce qui arriverait à un évêque diocésain qui valoriserait la conception catholique du bien commun, de la loi naturelle, de la personne humaine, de la vérité et des vertus, au point de s'en prendre frontalement, entre autres, à l'écolo-gauchisme, à l'égalitarisme, à l'homosexualisme et à l'immigrationnisme, d'une manière quasiment anti-bergoglienne, mais, justement, on ne voit pas très bien comment un tel miracle pourrait se produire, encore plus depuis 2012-2013 que depuis 1962-1963.
A partir de là, on peut toujours se poser la question de savoir si les évêques concernés ont bien conscience du fait qu'ils sont presque tous irénistes ad extra et modernistes ad intra, mais ce pontificat en général et le processus synodal en particulier n'agissent-ils pas comme révélateurs du caractère minoritaire et neutralisable de la sensibilité épiscopale dite conciliaire conservatrice, ou wojtylienne puis ratzingérienne ?
Enfin, pourquoi ne pas le dire, l'inscription de la crise de l'Eglise dans la longue durée est rendue possible par le fait que bon nombre de clercs ne sont pas capables, ni même désireux, de développer en eux et autour d'eux de véritables capacités de réflexion critique, à la fois philosophiquement réaliste et théologiquement orthodoxe, contre, notamment, le dialogue oecuméniste interconfessionnellement correct et le dialogue inclusiviste interreligieusement correct.
La crise de l'Eglise comporte une part de "crise de la foi", mais comporte aussi en elle une part de "crise de la raison"...
Bonne journée.
Scrutator.