Bonsoir Jean-Paul PARFU,

Des années 1930 aux années 1980, cerains auteurs néo-modernistes ont pris appui sur leur conception de la composante patristique de la Tradition pour pouvoir s'en prendre à la composante tridentine de la Tradition, ce qui fait que leur offensive contre le catholicisme antérieur au Concile Vatican II n'a pas été, à tout le moins dans leur esprit, foncièrement anti-traditionnelle.

Mais Balthasar est mort en 1988, la Déclaration de Cologne date de 1989, de Lubac est mort en 1991, le Magistère pontifical correspondant à la deuxième partie du pontificat de Jean-Paul II a été contré, et non reçu, et le moins que l'on puisse dire est que Benoît XVI a été beaucoup moins défenseur de la doctrine de la foi qu'un certain cardinal Joseph Ratzinger.

Complémentairement, au moyen d'une autre génération de théologiens et à partir d'une autre source d'inspiration, plus philosophiquement postmoderne que théologiquement patristique, un autre néo-modernisme, complètement désinhibé, est apparu, à partir de la fin des années 1960 ou du début des années 1970, alors que, officiellement, il n'a jamais été question d'aller aussi loin, ou jusque là, en amont de l'élection de François.

Sur le blog intitulé "Le terrorisme pastoral", à condition de bien chercher, on trouve des informations précises et précieuses sur les origines et les composantes de la philosophie de la libération et de la théologie du peuple, et cela fait froid dans le dos, non seulement parce que ces deux courants n'ont presque plus rien à voir avec ce qui a inspiré Karol Wojtyla et Joseph Ratzinger, mais aussi parce que les mêmes courants semblent vraiment fonctionner à la postmodernisation du catholicisme "quoi qu'il en coûte", comme si c'était devenu une fin en soi.

Comparaison n'est pas raison, mais toute une évolution et toute une orientation de la théologie néo-catholique post-conciliaire peuvent faire penser à ce qui dynamise, ou dynamite, certains départements universitaires, en sciences humaines, de chacun des deux côtés de l'océan Atlantique, également depuis le début des années 1970.

Quand je pense à la conception bergoglienne des périphéries, je ne peux m'empêcher de penser à la conception foucaldienne des minorités, mais j'espère que je me trompe, en procédant à ce rapprochement.

Bonne soirée.

Scrutator.

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