Bonjour Eudoxie,
Apparemment, les prétendus ou soi-disant "frères aînés" dans la foi (prétendus ou soi-disant en ce que le judaïsme rabbinico-talmudique est POSTERIEUR aux débuts du christianisme), se seraient reconfigurés d'une manière substantielle, au XI° siècle.
Voici quelques ressources, non exclusives d'autres ressources encore plus fiables, à toutes fins utiles :
Le Karaïsme
Il semble que le XI° siècle ait été le premier siècle de déroulement de la période dite des Rishonim, dans l'histoire du judaisme :
La période des Rishonim
Or, ni la composante ashkénaze, ni la composante séfarade ne sont mentionnées, en tant que composantes de la période immédiatement antérieure :
Les Gueonim
Les Ashkénazes
"Les communautés ashkénazes sont formées au xie siècle en Lotharingie, c'est-à-dire dans une région correspondant à l'actuelle France du nord-est, à la Lorraine, à la Flandre et à la Rhénanie. Au xe siècle, les Juifs désignent la France du nord sous le nom « Tsarfat » et la Rhénanie sous le nom d'« Ashkenaz ». Ces deux régions font partie de « Loter », la Lotharingie. Progressivement, Ashkenaz finit par s'appliquer à l'ensemble du judaïsme rhénan au sens large et aux régions avoisinantes. À partir du xe siècle, les communautés juives sont suffisamment importantes pour développer une forme spécifique d'identité juive. Elles apparaissent alors comme un nouveau groupe au sein du peuple juif. Sous l'impulsion de personnalités charismatiques, le judaïsme ashkénaze prend son autonomie par rapport aux centres juifs de Babylonie. Ashkenaz devient un pôle auquel les Juifs de France et d'Allemagne viennent s'adresser en matière de loi juive. Des maîtres, tels que Joseph Bonfis (Joseph Tov Elem), Guershom Meor Hagola ou Rachi deviennent des sources d'autorité dont les décisions forment le socle de la tradition religieuse ashkénaze. L'influence des maîtres de Babylonie reste cependant présente en Europe.
De 1050 à 1300, les communautés ashkénazes sont présentes dans le Nord de la France, en Angleterre, aux Pays-Bas, en Suisse et en Italie du Nord16. Les croisades puis les expulsions d'Angleterre (en 1290), de France (en 1394) et de certaines régions de l'Allemagne au xve siècle amenèrent les Juifs à migrer encore à l’Est en Pologne, en Lituanie et en Russie. De plus, une partie de cette population, soit au plus 12 %, pourrait descendre des Khazars, peuple turc converti au judaïsme dont des populations ont migré vers l’ouest après la destruction de leur empire au ixe siècle. À partir du xve siècle, la communauté juive polonaise fut la plus importante de la Diaspora."
Les Séfarades
" « La particularité du judaïsme ibérique au Moyen Âge est d'avoir connu aussi bien le régime musulman que le régime chrétien et d'avoir développé une culture imprégnée par ces deux univers ».
Les Juifs sont présents dans l'actuelle Espagne à l'époque de l'Empire romain ; ils passent sous la domination des Wisigoths, puis sous celle des conquérants arabes musulmans dès 711.« Comme ailleurs en terre d'islam, et à l'instar des chrétiens, les Juifs sont soumis à la dhimma. C'est sur le sol ibérique que certains des sommets de la civilisation juive médiévale ont été atteints et l'on devait plus tard présenter ces acquis comme ceux d'un âge d'or ». Des Juifs ont joué alors un rôle de premier plan dans l'administration, l'appareil d'État, la finance ; parmi les plus célèbres, Hasdaï ibn Shaprut, et Samuel ibn Nagrela. À cette époque se forme aussi une élite savante qui s'illustre par de grandes œuvres philosophiques et poétiques, dont les représentants sont, notamment Moïse ibn Ezra, Salomon ibn Gabirol, Moïse Maïmonide, etc. L'invasion des Almohades, musulmans venus du Maroc au xiie siècle provoque le départ des Juifs qui se réfugient en Afrique du Nord ou dans l'Europe chrétienne.
Dès la fin du xie siècle les rois chrétiens reconquièrent des régions importantes de la péninsule ibérique et, dans un premier temps, ont recours aux Juifs au fur et à mesure de leur progression pour assurer la transition entre l'administration musulmane et l'administration chrétienne. La vie culturelle et religieuse juive séfarade continue donc de s'épanouir aux xiie-xiiie siècles sous les régimes chrétiens, et exerce une influence aussi bien sur le judaïsme européen du Nord que sur le judaïsme des pays musulmans au sud. Dès le xiiie siècle toutefois « la machine d'oppression contre les Juifs se met peu à peu en place sous la houlette des dominicains et des franciscains », marginalisant les Juifs. « Entre 1391 et 1412, environ 100 000 Juifs se seraient convertis au christianisme ». Les persécutions culminent avec le tribunal de l'Inquisition catholique et l'expulsion des Juifs en 1492."
Tout aussi précisément, quand on cherche à en savoir davantage, sur ces six figures marquantes :
- Joseph Tov Elem, Guershom Meor Hagola, Rachi, en ce qui concerne les ashkénazes,
- Moïse ibn Ezra, Salomon ibn Gabirol, Moïse Maïmonide, pour ce qui a trait aux séfarades,
on découvre que ces figures marquantes sont toutes contemporaines du XI° siècle ou, dans le cas de Moïse Maïmonide, du XII° siècle.
Bon dimanche.
Scrutator.