Cher Maître,
J'emprunte à Bernard Antony le titre de ce message. On peut lire son communiqué sur son blog ; je vous y invite. C'est par là.
Je voudrais souligner ceci : lorsqu'un professeur de l'Education nationale (Louis Chagnon) présenta au début des années 2000 un portrait historique de Mahomet (les violences, les viols, les massacres…) il subit un lynchage politico-médiatique abject et la persécution de sa hiérarchie.
La critique raisonnable de l'islam n'est toujours pas au programme de nos institutions scolaires, c'est peu de le dire.
En revanche, c'est au nom du "droit au blasphème" devenu un marqueur de la démocratie et de la laïcité que le malheureux Samuel Paty a été soutenu par sa hiérarchie. Puis sauvagement assassiné. Cet assassinat est à la fois le résultat du refus d'autoriser une critique rationnelle de l'islam (et son corollaire, les portes grandes ouvertes à politique d'immigration islamique) et d'une identification officielle de l'outrance ordurière de Charlie avec "la République".
Non, il n'est pas bon ni honnête de montrer une caricature immonde du "Prophète", pour faux qu'il soit, à des gamins de 13 ans. Demain, on nous expliquera que les professeurs des collèges ont le devoir républicain de présenter ces dessins grossiers à leurs élèves. Dans Charlie, les dessins du Christ et de sa Très Sainte Mère sont dix fois pires, dix fois plus obscènes que ceux de Mahomet. Et notamment l'horrible dessin à la une de Charlie de la Vierge mettant au monde notre Sauveur que l'on pouvait voir sur les affichettes des kiosques au moment même où l'on apprenait l'attaque terroriste islamique qui coûta la vie à 8 journalistes de Charlie. Pauvres confrères (car oui, je dois avouer que je les considérais à ce moment-là d'abord comme des confrères… ), que Dieu leur pardonne puisqu'Il peut ce qu'allah ne veut point.
Comme l'a avoué Richard Malka, avocat de Charlie, en 2007 lors du procès des caricatures : « Vous nous demandez une égalité de traitement avec les chrétiens ? Vous ne semblez pas savoir avec quelle virulence Charlie a toujours traité l’Église catholique : laissez-moi vous montrer quelques couvertures de Charlie ayant trait au pape ou à Jésus et vous me direz si vous voulez vraiment une égalité de traitement. Ce que je peux vous dire, c’est que même à Charlie hélas, on n’oserait pas faire le dixième de cela sur le prophète Mahomet. »
En effet, les risques ne sont pas les mêmes. C'est cela qu'il faut souligner, mettre en avant. Et dire pourquoi.
Ce qu'il nous faut comprendre aussi, aujourd'hui, c'est qu'en prenant sans réserve et sans analyse la défense de cette victime de l'islam – il ne s'agit pas de dire que le crime se justifiait, mais de réfléchir deux secondes – on ouvrirait la porte à ce que demain, des professeurs montrent des images excrémentielles, ordurières, pornographiques du Christ en croix, comme les publie Charlie, à des élèves de 13 ans et que leurs parents n'aient même pas le droit de protester.
Soyons donc clairs : ni charia, ni Charlie.
Amitiés,
Jeanne Smits
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