Si vous n'êtes pas dans les papiers des inspecteurs, vous montez à l'ancienneté tous les trois ou cinq ans. Les instituteurs sont encore moins bien payés, comme les profs du privé.
Une infirmière aux urgences qui travaille de nuit n'a guère plus, pour des journées de 12 h et des heures supplémentaires jamais payées ou récupérées. Je connais une infirmière en neuro-chir, de nuit, à qui on a demandé de travailler ces temps-ci 13 h, à cause de la remontée du covid et des cinglés du week end qui se droguent et boivent avant de prendre la voiture. Pendant ce temps, des chapelles laissent faire les gens sans masque. Quel civisme ! Le soir, ils dormiront à minuit quand des infirmières et des médecins trimeront toute la nuit, avant de rentrer chez eux pour dormir, en subissant le bruit des voisins et des perçeuses.
L'Aide Médicale d'Etat fluctue autour du milliard dans le budget.
Sigle plaisant pour dire couverture universelle médicale des clandestins.
Mayotte est la première maternité de France, grâce aux merveilles des Comores décolonisées depuis 1974.
Le budget de l'Education nationale est considérable par ailleurs, pour un rendement lamentable, d'autant que les familles et les étudiants ne poussent pas au travail à la maison. Les étudiants vont souffrir du couvre feu, car ces pauvres chats ne pourront pas faire la fête et boire. Les seules fois où je quittais ma chambre universitaire de 8 mètres carrés étaient pour aller aux conférences en ville du couvent dominicain ! Sinon, on travaillait, sans ordinateur et sans musique, sans télévision et sans frigidaire.
J'avais un grand ami prêtre mort nonagénaire qui a eu froid dans son presbytère jusqu'à s'en rendre malade, dont la cuisinière tirait mal dans sa cuisine, et qui n'eut jamais l'idée et les moyens d'avoir un dentier.
Un curé, plus jeune, qui voulait se débarrasser de lui, n'hésite pas à faire savoir orbi et urbi que le vieux avait tapé dans la caisse. L'évêque voulut sortir par le haut en renvoyant ce saint prêtre du presbytère communal qu'il occupait depuis 1960. Nous sommes dans les années 2000. Tout le monde aura reconnu Mgr Guéneley, celui qui a aussi donné quinze jours aux prêtres et aux laïcs pour quitter le maison diocésaine Jean-XXIII début novembre.
Jamais mon ami ne s'est permis de dire que ce curé recevait souvent en soirée une voiture devant chez lui. Enervé du soutien que l'ancien curé avait encore (mais la paroisse s'est divisée, hélas), le jeunot a demandé son incardination dans un autre diocèse. Na ! C'était, je crois, aussi une manière d'éloigner la diablesse du curé. Ce dernier se faisait gloire d'avoir connu la vie avant d'être prêtre. Il a donné des entretiens à Libé, cela va sans dire.
Mon ami est mort avec la conviction que le pharmacien le prenait pour un voleur, et combien de familles encore ! Il est mort sali alors qu'on ne pouvait faire plus dévoué, drôle et solide. Des prêtres de la FSSP qui me liront ont pu le connaître, car il était loin de tout dans sa campagne et seuls ces prêtres et quelques autres daignaient venir le visiter, outre le successeur de Philippe Guéneley qui est un évêque comme on en fait peu. L'évêque dont je parle venait souvent, même le dimanche après-midi quand d'autres sirotaient leur Chartreuse dans de beaux appartements. Il faisait même la vaisselle qui traînait depuis des jours avec le peu de liquide vaisselle qu'il devait avoir sous la main et une mauvaise éponge. Dieu soutienne cet évêque ! Je tiens à faire savoir cet aspect quand on tape sur les évêques en bloc... Je sais tout cela en raison de l'amitié de ce dernier curé de campagne et parce que je l'avais tous les dimanches soirs au téléphone.
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