Ayant connu des gens comme vous, et n'ayant, dans ma jeunesse pas compris leurs "louvoiements" (à mon sens) (ou leur peur de se faire embrigader ? Je ne sais.), donc les ayant entendu souvent, j'ai cherché ce qui m'y agaçait, autant que chez les militants péremptoires et bornés.
Il me semble voir ceci :
Vous aimez la vérité, toute la vérité, jusque dans ses détails.
Tout ce qui est vrai vous attire.
Ainsi du bon dans les textes du Concile, il y en a, et du très beau.
Ainsi de vraies tentatives de redressement parmi les excités qui prennent prétexte de ces mêmes textes pour décider de ne plus faire "comme avant".
Ainsi du désir profond, ancré, connaisseur, de ceux qui défendent l'Ordo Ancien.
Ainsi de la générosité intégrale de ceux qui désirent aider à transmettre ce qui a été forgé par des générations de saints, de grands coeurs savants des choses divines.
Mais ... n'y a-t-il pas un manque de "prudence" (= élévation de niveau) pour distinguer ce qui importe, qui porte à s'élever, et le détail qui reste coincé à terre ?
Voir un petit bout de vrai dans tel avis, ou reconnaître la justesse de telle position, pourtant semblant contraire, est désir pointilleux de Vérité.
J'ai bien connu un homme droit et très scrupuleux : royaliste avec les socialistes, et anarchiste avec les royalistes. Il était ainsi à la fois détestateur des embrigadements bornés, argumenteur sur les moindres détails de disputatio, et incapable de faire "comme" car il voulait rester maître de ses choix, et libre de ses paroles.
N'est-ce pas manque de connaissance, de celle qui alimente la sagesse qui monte pour regarder une question ? Frotter son esprit avec des gens qui savent se brancher aux principes réels, aux fondements, à l'Idée Vraie des êtres, et les voir dans tout le mélange de la vie : voir les roses et les épines, mais tailler et cueillir quand même, selon la saison, et le moment.
Le dichotomisme, le désir de mettre les gens dans des cases étiquetées, est un fruit du péché originel. C'est un outil du Bia-bolos, qui coupe les réalités en deux parties guerroyeuses. Choisir son camp ce n'est pas choisir sa paroisse ni sa fraternité en dénigrant "celui d'en face" comme si un seul en face existait !
Voir ce qui est princip-al, et distinguer ce qui est secondaire, annexe, même s'il porte un peu de vrai dans le fourbis. Tout faire pour garder l'Ordo Ancien parce qu'il est le plus complet, n'empêche pas de savoir ses petits loupés pratiques dans les us et coutumes. Nosu ne sommes pas encore dégagés de la terre, donc s'il y a des hommes, il y a de l'hommerie. (St Thomas). Mais ce n'est pas une raison pour fabriquer, à partir de cette ivraie*, des zizanies entre croyants.
Votre manière de débattre pourrait ainsi devenir questions, objections, renseignements offerts ou demandés, et serait bénéfique à tous : ceux qui découvrent et ceux qui "fouillent dans leur vieille musette pour en tirer du neuf".
Il est bon de remuer le compost.
Il est vrai de chercher pour trouver.
Chaque chose en son temps.
Alternativement souvent.
Dans cette espoir de ne pas vous voir rester comme ceux que j'ai connus, dans leurs discours qui n'avançaient jamais, et qui probablement entravaient leur écoute du coeur, et leur progression de l'âme.
Avec mes bonnes salutations
Glycéra
qui aime votre franc caractère fonceur sur tout ce qui vous chatouille.
* le nom ancien, et botanique de l'ivraie ? Zizania. Encore un mot qui a du sens quand on en a connaissance.