L'autre risque étant en 1969 que la messe devienne de plus en plus hermétique aux fidèles et que les gens se contentent d'y assister sans rien comprendre.
Le faux argument des progressistes : de quelle messe parle-t-on ? Pour la messe tridentine, faut-il rappeler que le missel n'était pas réservé aux célébrants... et que les fidèles avaient en principe suivi des cours de catéchisme (au moins jusqu'en 1962) où la messe était expliquée : il y avait même des manuels pour ça...
Ce fameux 26 novembre 1969, le même Paul VI demandait donc le
sacrifice du latin "par obéissance au Concile" et recommandait au même moment "que les fidèles sachent chanter ensemble,
en langue latine, sur des mélodies faciles, au moins quelques parties de l'ordinaire de la messes".
J'ai faiblesse de penser qu'il y a, de toute évidence, une certaine contradiction dans ce propos pontifical, qui explique peut-être la confusion et les dérives qui ont accompagné l'application du nouvel ordo…
Mais cette ambiguïté n'a pas eu l'air de gêner les deux clans (antagonistes) partisans de la réforme conciliaire :
- d’une part, les
moderno-progressistes, qui se verront encouragés dans leur volonté de «
faire du passé table rase », c’est-à-dire d’éradiquer la messe tridentine et tout ce qui pouvait la rappeler de près ou de loin dans le nouvel ordo (jusqu’à la dernière novation : l'inversion du «
Ite missa est », pardon du «
Allez dans la paix du Christ » et de la bénédiction des fidèles, renvoyés par ailleurs à leurs foyers sans le chant final...)
- d’autre part les
pseudo-tradis pour qui il fallait « obéir » au pape et à son Concile en suivant la nouvelle liturgie « traditionnelle » selon les « normes », liturgie qui, bizarrement, n’était plus à leurs yeux « hermétique » aux fidèles, malgré le latin, le grégorien, la célébration
ad orientem, etc. qu’ils réclament, sans pour autant nous dire en quoi la messe tridentine est « hermétique » : peut-être le fait qu’elle n’est pas « ouverte » aux idées du monde, qu’elle n’est pas le « culte de l’homme » dont Paul VI s’est enorgueilli d’avoir « plus que quiconque » dans son discours de clôture du Concile le 07 décembre 1965...