ut Deus et Dominus noster auferat velamen de cordibus eorum ; ut ipsi agnoscant Jesum Christum Dominum nostrum"
(Prions aussi pour les Juifs perfides afin que Dieu Notre Seigneur enlève le voile qui couvre leurs cœurs et qu’eux aussi reconnaissent Jésus, le Christ, Notre-Seigneur)
ne m'est d'aucun scandale contrairement à ce que vous pourriez croire.
La prière rappelle :
1) que le peuple juif subsiste aux yeux des chrétiens.
2) que nous avons foi dans le même Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, même s'ils ont dévié (perfidis) dans la foi.
3) que les juifs ne sont pas réprouvés. On ne prie pas pour les réprouvés.
Je ne me rappelle jamais sa version NOM, tellement elle me paraît toujours aussi inconsistante chaque fois que je l'entends le Vendredi saint.
Il ne s'agit pas d'être gentil avec les juifs qui ont beaucoup souffert à Auschwitz, mais bien de faire oublier la part d'antijudaïsme, bien réel, de l’Église, malgré l'avertissement très clair aux Romains de S. Paul afin qu'ils ne pas se complaisent pas dans leur propre sagesse, qu'ils ne s'enorgueillissent pas, mais qu'ils craignent plutôt.
"car si Dieu n'a pas épargné les branches naturelles, il ne t'épargnera pas non plus." "Ne va pas te glorifier aux dépens des branches"
Cet avertissement de S. Paul, qui s'adresse à chacun de nous, la doctrine séculaire de la substitution ne l'a pas écouté. Il est sage que l'Eglise l'ait définitivement écartée.
Il s'agit en réalité pour l'Eglise de scruter son propre mystère selon la formule heureuse de Nostra Aetate qui est parfaitement dans la lignée de Mystici Corporis Christi en 1943, il suffit de comparer :
"L’Église croit, en effet, que le Christ, notre paix, a réconcilié les Juifs et les Gentils par sa croix et en lui-même, des deux, a fait un seul." N.A
"le Christ, par son sang, n'a fait qu'un peuple des Juifs et des païens." M.C.C
Le supersessionisme est une doctrine séculaire héritée des pères de l'Eglise, mais n'est PAS le magistère de l'Eglise.
Vous me citez des signes historiques de réprobation des juifs, je peux vous citer d'autres signes, récents cette fois :
1.) Le retour des Juifs en Terre sainte et la proclamation d'un état juif en 1948.
2.) La libération de Jérusalem en 1967
3.) La reconnaissance de cette même Jérusalem comme capitale d'Israël en 2017 par l'empire américain.
Et je ne parle pas des projets très avancés de reconstruction sur le mont du Temple. Voir le documentaire de Charles Enderlin sur le sujet. Les évangéliques américains, eux, ne s'y trompent pas, comme le cardinal Billot qui avait très bien su reconnaître un signe des temps dans le sionisme de Hertzl dans son livre La Parousie en 1920. Seuls les catholiques d'aujourd'hui, tradis ou pas, sont totalement aveugles. Ils ne peuvent que constater la grande apostasie dans leurs rangs, alors même que l'Evangile a été proclamé à toutes les nations.
Ce n'est pas seulement la racine vétéro-testamentaire qui tient juifs et chrétiens ensemble, c'est le fait que les chrétiens ont fait leur la promesse messianique reçue par le peuple juif. Cette espérance, même si elle est accomplie pour les chrétiens dans la réconciliation une fois pour toutes de l’humanité avec Dieu par le sacrifice du Christ, ne sera achevée que lors du second avènement de Jésus comme Messie glorieux.
L'histoire du salut n'est pas close, pas plus pour les juifs que pour les chrétiens, qui devront passer par les tribulations de l'Antichrist final, capable de "séduire jusqu'aux élus s'il était possible".
Voilà bien de quoi rester bien humble devant ce mystère d'iniquité, et surtout de rédemption.
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