A vrai dire j'en suis incapable par Béotien 2020-01-26 18:43:05 |
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Mais interrogé, je vais tenter de répondre :
1) Lors de l’Audience générale du 26 novembre 1969 Paul VI dit lui-même :
[…]«Ce n'est plus le latin, mais la langue courante, qui sera la langue principale de la messe». […]
«Certes, il s'agit là d'un sacrifice très lourd».[…]
Mais il ajoute plus loin :
[…]«le nouveau rite de la messe demande que les fidèles sachent chanter ensemble, en latin, sur des mélodies faciles, au moins quelques parties de l'ordinaire de la messe, mais surtout la profession de foi et l'oraison dominicale».[…]
Le pape dit que la langue courante sera la langue principale de la messe.
Il ne dit pas que la langue courante sera la langue exclusive de la messe.
De même, il n’exprime nulle part son intention propre (personnelle) de supprimer totalement du culte le latin et le chant grégorien.
Paul VI est intervenu quelques jours plus tard devant des supérieurs de communautés religieuses :
«[…]le concile Vatican II s'est expressément et solennellement prononcé sur […] des règles claires et précises énoncées dans les Instructions. Dans une de ces Instructions destinée à la mise en pratique de la Constitution sur la Liturgie, il est précisé que "dans la célébration chorale de l'office divin, les clercs sont tenus de conserver la langue latine". Une autre Instruction qui a pour titre "De la langue à employer dans la récitation de l'Office divin", publiée le 23 novembre 1965, confirme ce précepte.[...]Donc, et jusqu'il en soit établi légitimement d'une manière différente, ce sont là les lois en vigueur : elles réclament cette obéissance qui doit être la caractéristique première des membres des communautés religieuses [...] Et puis, il ne s'agit pas ici seulement de conserver la langue latine dans la récitation chorale de l'office divin[...] mais il s'agit aussi de conserver intact le décor, la beauté et la vigueur originelle des prières et des chants.»
Dans l’exhortation post-synodale Sacramentum Caritatis le pape Benoît XVI déclare : «Pour mieux exprimer l’unité et l’universalité de l’Église, je voudrais recommander ce qui a été suggéré par le Synode des Évêques, en harmonie avec les directives du Concile Vatican II : (182) excepté les lectures, l’homélie et la prière des fidèles, il est bon que ces célébrations soient en langue latine ; et donc que soient récitées en latin les prières les plus connues (183) de la tradition de l’Église et éventuellement que soient exécutés des pièces de chant grégorien.» ?
L’usage de la langue courante est donc bien limité et circonscrit !
On sait bien que dans la réalité, les choses ne se sont pas déroulées comme le Concile le demandait : Paul VI fut très peu obéi et il n'aurait pas été davantage suivi en se montrant plus ferme : les temps étant à la contestation, les clercs ont très vite abandonné le latin, de leur plein gré ou, pire, forcés.
2) ce que PL veut dire en parlant de restauration de la liturgie :
Au moment de Vatican II, l’Eglise a souhaité redécouvrir une forme plus authentique du rite romain, en débarrassant ce dernier d’éléments qui s'étaient surajoutés les uns aux autres en fonction de pratiques propres à telle ou telle époque particulière.
Contrairement à ce que l’on peut encore voir généralement, le but consistait donc non pas à édulcorer les rites, comme on a pu le croire, mais bien de leur donner une plus grande puissance signifiante.
La restauration envisagée a été engagée sur deux axes : celui de la redécouverte de la place que doit avoir l’Ecriture Sainte dans toute action liturgique et celui d’une révision des livres liturgiques sous l’autorité des évêques du monde entier (l’Eglise est universelle et par conséquent ne se limite pas au périmètre Orient-Méditerranée-Europe qui fut le sien pendant près de quatorze siècles).
Il s’agissait de
- clarifier les rites en les dégageant d’éléments ajoutés successivement lorsque l’affectif religieux avait pu s’affirmer au détriment d’une réelle théologie sacramentaire ; ils devaient retrouver leur transparence, leur brièveté et leur noble simplicité.
Il importait de rétablir ce qu’était le rite romain dans l’état où il était avant qu’il ne subisse progressivement l’influence d’une piété subjective et sentimentale et ne soit recouvert par une pompe imitée des fastes qui avaient cours dans les sociétés d’Ancien Régime.
en gardant fidèlement la substance des rites, on les simplifiera, on omettra ce qui, au cours des âges, a été redoublé ou a été ajouté sans grande utilité ; on rétablira, selon l’ancienne norme des saints Pères, certaines choses qui ont disparu sous les atteintes du temps, dans la mesure où cela apparaîtra opportun ou nécessaire.
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