à référence tout court, en l'espèce. Et je n'insulte pas les lecteurs du FC en les pensant tous capables de lire ce genre de littérature. Ce n'est nullement pointu. Et le deuxième volume fait du bien en évacuant les légendes, dont certaines que des catholiques entretiennent sans se croire ridicules.
Je recommande vivement les deux ouvrages de C. Beaune, accessibles
à toute personne cultivée,
vraiment. Les ouvrages de Mme Beaune ne visaient nullement des chercheurs ou des universitaires !
Le Dictionnaire Jeanne d'Arc est plus dispersé, c'est normal, et comme le veut la collection Bouquins.
Mme Pernoud ne voit pas les mêmes choses qu'on les voyait à son époque et aux années 70, qui correspondent à ses années de recherche sur Jeanne.
J'ai beaucoup d'admiration pour le dernier Max Gallo, quand il avait bien évolué… Mais je ne lirai certainement pas ses bouquins sur les chrétiens, Napoléon et de Gaulle.
Je n'ai pas lu ces livres-ci de Mme Pernoud. Lycéen, j'avais beaucoup apprécié son Héloïse et Abélard. C'est de la très plaisante histoire (sans notes), mais, dans cette discipline, les choses évoluent. Dans vingt ans, il faut espérer que d'autres chercheurs modifieront et complèteront ce que Mme Beaune a établi.
Mme Pernoud a dirigé le Centre Jeanne d'Arc qui n'est en fait qu'une grosse bibliothèque que personne ne fréquente. Elle avait parfois des élans un peu trop chrétiens dans sa prose, ce qui l'a rapproché d'un certain lectorat (tant mieux), mais ce qui a affaibli la crédibilité de sa prose et de ses interventions. On disait que c'était la vieille catho de service qui défendait sa sainte. On ne peut pas réduire Jeanne d'Arc à une sainte qui n'était que
dans les églises, alors que Mme Pernoud évacue un peu vite les enjeux politiques ou fait des reproches à Charles VII (de mémoire) et au duc de Bourgogne
qui ne sont pas ceux qu'un historien peut faire.
Le cardinal Touchet que je vois régulièrement (!) a écrit des choses qui documenteront sa personne et son époque, mais certainement pas le temps de Jeanne d'Arc et la personne.
Pardonnez-moi, je n'ai pas le temps de reprendre les ouvrages des dames et de faire une étude comparée. Je dis cela de mes lectures et ce que je sais/sens. Je baigne un peu dans ce monde plus que d'autres. Vous ne mettrez jamais Mme Pernoud dans une bibliographie, même en L2, c'est terminé. Mme Beaune est une spécialiste du XVe s., comme M. Contamine, ce n'était pas le cas, soit dit en passant, de Mme Pernoud. Chacun aura lu aussi le Charles VII de Ph. Contamine. Il ne faut pas se braquer que sur Jeanne pour penser la comprendre et ne pas prendre pour argent comptant (et cadeau de la Providence !) le procès en réhabilitation ! Il faut lire Jeanne comme personne historique, avant toutes les couches et le vernis.
Les Jeanne
de Mme Pernoud virent au roman historique, pour dire d'un mot, ou au
roman pieux, ce qui n'est guère mieux.
J'étais dans l'église près de laquelle repose la
mère
de Jeanne il n'y a pas si longtemps.
Vous verrez que l'évêque d'Orléans actuel dira que Jeanne est un exemple d'accueil de l'Autre et de l'étranger. Je suis certain d'avoir un truc aussi stupide sur le site du diocèse, mais il faudrait que je retrouve (sous la plume d'un tiers).
Et comme certains ici, je fréquente Domremi régulièrement depuis
mon enfance et une
maison pas très éloignée propriété du diocèse de St-Dié. Je n'en dirai pas plus pour ne pas mouiller des personnes.
J'étais aux ordinations de l'ancien archevêque de Bruxelles et de l'ancien évêque de St-Dié pour deux prêtres de la fraternité st Thomas Becket, s'il faut parler église. Et j'ai déjeuné avec le dernier curé du lieu, six mois avant sa mort brutale.
J'y ai par ailleurs entendu une messe dans la forme extraordinaire par l'ICRSP (souvenir merveilleux, mais le Suisse est franchement ridicule).
Je vous passe mes heures au restaurant voisin des sœurs (que j'aimais beaucoup) qui ont eu des problèmes en justice pour travail dissimulé (et plaintes de certaines sœurs manipulées par leur supérieure).
Les Becket sont partis de là, très mal acceptés par le presbyterium local, une honte de plus.
Il y a des historiens (je ne parle pas des Castelot et des Decaux, qui ont leur utilité et qui ont pu m'intéresser vivement, mais qui étaient historiens comme je suis champion de vélo) qui vieillissent mal (Le Goff en premier !), et ceux qui, dès leur vivant, étaient un peu regardés avec commisération ou une grande politesse mêlée de
pitié (ce fut le cas de Mme Pernoud).
Cela me fait penser sur les grandes chaînes au sous-titre des intervenants. Hier, il y avait sur LCI Georges-Marc Benamou qui s'est autoproclamé "journaliste et écrivain".
J'ai lu son livre sur Mitterrand, c'est de fait un bon journaliste et témoin. Mais écrivain, hum hum.
Aussi quand quelqu'un publie un truc sur Jeanne d'Arc, cela ne fait pas de lui un Historien. Je lis Sévilla et quelques autres de la même tendance, n'ayez crainte et j'aime beaucoup cet homme, qui pour moi est un journaliste courageux, point.
Bon dimanche.