Je suis bien d'accord !

Bénigne me rappelle Dijon et mon diocèse de Langres, comme le nom de mon village natal qui avait ce saint (purement inventé et qui n'a jamais existé) pour patron.

J'espère apprendre à certains bien disposés ce mot du génial Emil Cioran (athée ex-orthodoxe) : "Si quelqu'un doit tout à Bach, c'est bien Dieu".

Il y a ceux qui ont du recul et qui ne demandent pas la foi du compositeur ou de l'écrivain, et ceux qui mitraillent de tous les côtés. Certains tradis bornés rejoignent bien leurs frères qui ce matin joueront de la guitare et distribueront la communion…

J'imagine ici certains qui ne veulent pas que les voix féminines chantent sous les voûtes… Et, l'horloge arrêtée à je ne sais quelle époque, ils militent sans doute pour le retour des castrats dans la chapelle pontificale…

Bach, Haendel, Purcell, Mozart, pour ne citer que les plus connus… Et les immenses compositeurs juifs !
Si nos catholiques (et nos clercs…) étaient familiers de ces œuvres, ils réfléchiraient à dix fois avant de bêler tels chants sur des feuilles volantes et on varierait les plaisirs du seul grégorien à 2 km/h en paroisse (là, pour le coup, c'est de l'esthétisme que d'imposer aux fidèles du grégorien du début à la fin, car je ne suis pas profès bénédictin). Les enfants qui sont élevés avec ces compositeurs et la Passion selon saint Jean ne peuvent pas devenir hérétiques…
Ce sont les communistes et les autres fondamentalistes qui demandent l'identité sexuelle, politique ou religieuse des gens à qui ils ont affaire ! Je me moque de savoir que Nicolaus (von) Harnoncourt était un descendant de Huguenots français ! William Christie est la gloire des chefs français et la musique française lui doit énormément, notamment les motets bien catholiques qui étaient dans l'oubli.

Pour pratiquer l'œcuménisme avec certains orthodoxes qui ont beaucoup à nous apprendre et dont l'histoire mérite le plus grand intérêt, je dois dire que leur critique du Filioque est particulièrement fondée, comme on se met enfin à réviser une traduction hérétique du "même nature que". Les puristes auront le toupet de me dire que le dernier évangile à la messe remonte à la messe des temps apostoliques… Un Tradi devrait avoir le sens de l'Histoire et de la chronologie, tout en sachant que sur bien des sujets, on ne saura jamais grand'chose faute de sources. Ce n'est pas une raison pour inventer n'importe quoi pour justifier une pratique.
Le bon Dieu se débrouille…
Je ne suis pas intervenu pour l'échange sur Marie co-rédemptrice, qui est un autre excès dans la mariologie la plus débridée. Nos compositeurs protestants n'ont pas sali Marie pour autant. A vouloir entasser sans raison des dévotions qui devraient relever du privé, on aboutit à un fatras ou à négliger l'essentiel pour l'accessoire. J'ai vu parfois des chants à Marie pendant l'adoration du St-Sacrement dans des lieux bien classiques ou tradis. J'ai chanté, me disant là encore que l'Eglise suppléait et qu'au regard des deux mille ans de christianisme, cela passerait. Mais il serait bon qu'on entre dans l'intelligence des choses et de la transmettre à nos enfants.

J'ai tellement honte de la musique sacrée servie un peu partout. Je pense toujours à des amis loin de l'Eglise qui pourraient m'accompagner. La laideur et la saleté pourraient classer les catholiques d'un trait de crayon.

Je plains ceux qui n'écoutent que de la musique sacrée de catholiques fidèles à leur femme… Faust de Gounod est une œuvre sublime (et très catho).

Je propose à chacun d'écouter la fin avec cette mise en scène précise, qui reconstitue le décor d'une église avec un prêtre en étole et soutane.

Extraits des paroles si vous allez directement à 2 h 40 minutes (attention, mon Dieu, c'est en Français !!! le concile de 1568 l'interdit et le chanoine Badin a écrit une brochure pour le rappeler). Les larmes pourraient venir à la fin, remerciez-moi. Le metteur en scène a compris Gounod.
Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous donnerais un autre passage magnifique sur la Croix.

MARGUERITE
Anges pure, anges radieux,
Portez mon âme au sein des cieux!
Dieu juste, à toi je m’abandonne!
Dieu bon, je suis à toi, pardonne!

(…)

N° 32 - Apothéose
Sons de cloches de Pâques. Les murs de la prison se sont ouverts. L'âme de Marguerite s'élève dans les cieux. Faust tombe à genoux et prie. Méphistophélès est à demi renversé sous l'épée lumineuse de l'archange.
CHŒUR GÉNÉRAL.
Sauvée!
Christ est ressuscité!
Christ vient de renaître!
Paix et félicité
Aux disciples du maître!
Christ vient de renaître!
Christ est ressuscité!

NB : je me moque royalement de la religion des musiciens et de ceux qui chantent, de ceux qui ont filmé…


Faust

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