mais je prends cet extrait de l'abbé Venard, que je signalai en premier : "Faut-il rappeler que ce n’est pas le nombre qui fixe la noblesse de leur sacrifice au service de la Patrie ? Pourquoi les réactions furent nettement moins vives, quand le 4 novembre dernier le brigadier Ronan Pointeau a été tué, au Mali aussi ?"
Par ailleurs, un chirurgien - par hypothèse catholique - qui reçoit un enfant grand blessé ou à l'agonie, doit garder son sang froid et agir au mieux, laissant à d'autres le soin de prier et de s'émouvoir.
Même remarque pour les forces de l'ordre qui arrivent sur les lieux d'un attentat. Le chapelet n'y fera rien, il y a des choses plus urgentes à faire. Si les prêtres qui viennent donner les derniers sacrements se mettaient tous à pleurer, il faudrait s'interroger sur leur équilibre.
Je dénie à quiconque le droit de dire que je ne suis pas triste avec ces familles (qui ont bien autre chose à faire que de lire le FC), mais de fait, j'ai ignoré superbement la mort du brigadier français au même Mali (et à mon avis, pas mal de gens, même parmi les vertueux).Et si par aventure il m'arrive d'être affligé par la mort de quelqu'un, je ne me jette pas sur internet durant ces moments.
Je n'ai pas fait de sondage grotesque auprès de mes proches et amis militaires, mais un général de corps d'armée et un officier de la Légion m'ont exprimé leur dégoût profond - mais un dégoût sec, pas larmoyant -contre ceux qui ont envoyé et envoient ces hommes au casse-pipe et ce puits sans fond. Tous deux sont catholiques, mais ce n'est pas cela le plus important.
Qui vous dit que je ne connais pas la réserve ? Commençons déjà par ne donner la parole qu'à ceux qui ont fait leur service militaire… Mais les autres ont tout autant le droit de parler, sans quoi débattre de la messe devrait être le privilège des clercs.
Le prêtre qui enterre une mère et son enfant peut pleurer s'il le souhaite en les enterrant, je ne crois pas que cela lui soit recommandé et que cela procéderait d'une vie équilibrée. A moins que 2019 impose cela en France.
Quand on célèbre la messe des anges pour un enfant mort au berceau, il nous est prié de ne pas pleurer et ne pas crier à l'injustice (pour ma part, j'ai du mal à passer outre, mais bon, j'ai assisté, sur mon temps de travail, à une telle messe de St-Pie V, j'ai vu le papa porter le cercueil de son enfant, je n'en menais pas large et j'étais très triste. Je ne connaissais la famille que de vue, et je ne la connais pas davantage depuis lors. Nous avons même prié chaque soir pendant un an pour l'enfant et sa famille, même si je crois qu'il était inutile de prier pour le mort… Seulement, je n'ai pas engueulé ceux qui ne versaient pas de larmes aux funérailles. J'ai admiré aussi les trois prêtres).
Je comprends que vous assimiliez le Mali à la France, mais le fait que nous ne soyons pas en masse en Syrie, du côté du président, est aussi grave alors que si nous partions du Mali. Les islamistes en Syrie menacent autant sinon plus l'Europe, que si le Mali, qui n'est pas un Etat, tombait avec ses voisins. Les chrétiens qui subissent Boko Aram au Cameroun et au Nigéria peuvent-ils aussi compter sur notre compassion et nos soldats ? Que non. Et au Pakistan ? Voir M. Hollande au premier rang lundi prochain me dégoûte profondément à l'avance, comme la présence de son successeur et de la ministresse qui n'est pas du tout à la hauteur. N'est pas Messmer qui veut et lui, au moins, s'était battu.
Par ailleurs, l'abbé Venard, qu'au moins on ne taxera pas d'être un sans-coeur, attire l'attention sur la cinquième colonne. Il faut ne rien voir au pays et à nos salles de classe pour l'ignorer, sans parler des collaborateurs passifs ou actifs ("Valeurs actuelles" de cette semaine, entre autres…), de la naïveté de clercs (jusqu'au pape qui renvoie aux pseudo-intégristes catholiques du XIe siècle, avant bientôt de désavouer les Jésuites qui ont apporté le Christ en Amérique et au Japon !)…
Merci de prier au moins une fois ce soir pour un enfant de six ans atteint d'une tumeur au cerveau qui grossit chaque jour. Je ne connais ni son nom ni où il habite, mais de mes amies carmélites je l'ai appris, dans le centre de la France.
Ceux qui me diront qu'on guérit du cancer en France aujourd'hui bien mieux qu'hier, ne provoqueront en moi aucun dégoût et je ne les vouerai pas aux gémonies.
Je suis sur la ligne "les grandes douleurs sont muettes", mais on peut penser aussi le contraire.
La garde d'honneur n'a pas à pleurer devant des cercueils, ce serait vraiment de mauvais goût. Dans trente ans, s'il y a encore une garde, on l'obligera peut-être à le faire par le règlement…
Je pense aussi aux futurs soldats morts qui sont encore plein de vie, et qui ne règleront de toute évidence pas le problème de l'islamisme en Afrique, pas même de la Mauritanie au Tchad. Nous n'arrivons déjà pas à le régler dans nos rues de la capitale ou à Londres !