en sens inverse.
Nous connaissons des dizaines et des centaines et des milliers de jeunes sur le même modèle qui ont fait le chemin inverse en éprouvant exactement les mêmes choses, en utilisant les mêmes mots.
Combien de jeunes et plus âgés restés "secs" dans une paroisse quelconque de la pastorale très ordinaire mais dont la vie spirituelle intérieure s'est étiolée au fil des mois, des guitares, des mamies chansonnettes, des danseuses liturgiques et un jour ont été amenés à telle église qui Saint-Louis, qui St-Nicolas, qui St-Eugène, qui St-Georges à telle communauté religieuse et a fait la même découverte à travers la Forme extraordinaire, le silence, a mieux compris la doctrine du Christ-Roi que la version édulcorée shamallow qui en est donnée ici - allez voir le texte de Quas primas 1925 - et qui au lieu de trouver l'Emmanuel - je n'ai rien contre - ont trouvé une paroisse tradi, la FSSP, la FSSPX, la FSVF, l'IBP, l'IRC-SP etc.
Ce que cette vidéo pointe et qui est une question réelle, c'est la routine. Routine des enfants de familles Emmanuel étant devenus athées militants, routine des enfants des 3ème-4ème âges de la paroisse "ordinaire" reconfigurée dans sa zone pastorale, routine des enfants qui vont "chez les dominos" puis qui n'y vont plus du tout, routine des anciens scouts/guides mais "c'est loin tout ça" ...
Avoir été élevé dans une famille pieuse, avoir pratiqué avec régularité, avoir milité dans tel mouvement, rien ne garantit contre le lent poison insidieux de la routine, spécialement dans un environnement sécularisé, "un monde sorti de Dieu", disait Poulat.
Le mal de la routine nous menace tous et toutes : la rencontre du témoin aide à sortir de cette routine autre leçon. Toutes les "conversions" (les "reverts" dit-on en anglais) procèdent du même schéma.
Je n'opposerai toutefois pas, avec toute la Tradition et spécialement Dei Filius (1870), la Foi par le coeur et la Raison ce qui est le message que certain-es pourraient retenir bien à tort. L'intelligence a toute sa place dans la vie chrétienne : Thomas d'Aquin et tant d'autres l'ont bien pratiquée.
C'est la leçon de ce témoignage.
Pour nourrir notre intelligence commune de la foi, le n°14 de Quas primas où Pie XI associe ce qu'un cardinal dissociait, Pie XI tenant à l'équilibre entre la personne et la société/l'État :
" 14. Au début de Notre Pontificat, Nous déplorions combien sérieusement avaient diminué le prestige du droit et le respect dû à l'autorité; ce que Nous écrivions alors n'a perdu dans le temps présent ni de son actualité ni de son à-propos: " Dieu et Jésus-Christ ayant été exclus de la législation et des affaires publiques, et l'autorité ne tenant plus son origine de Dieu mais des hommes, il arriva que... les bases mêmes de l'autorité furent renversées dès lors qu'on supprimait la raison fondamentale du droit de commander pour les uns, du devoir d'obéir pour les autres. Inéluctablement, il s'en est suivi un ébranlement de la société humaine tout entière, désormais privée de soutien et d'appui solides (33). "
Si les hommes venaient à reconnaître l'autorité royale du Christ dans leur vie privée et dans leur vie publique, des bienfaits incroyables - une juste liberté, l'ordre et la tranquillité, la concorde et la paix -- se répandraient infailliblement sur la société tout entière.
En imprimant à l'autorité des princes et des chefs d'Etat un caractère sacré, la dignité royale de Notre Seigneur ennoblit du même coup les devoirs et la soumission des citoyens. Au point que l'Apôtre saint Paul, après avoir ordonné aux femmes mariées et aux esclaves de révérer le Christ dans la personne de leur mari et dans celle de leur maître, leur recommandait néanmoins de leur obéir non servilement comme à des hommes, mais uniquement en esprit de foi comme à des représentants du Christ; car il est honteux, quand on a été racheté par le Christ, d'être soumis servilement à un homme: Vous avez été rachetés un grand prix, ne soyez plus soumis servilement à des hommes. (34).
Si les princes et les gouvernants légitimement choisis étaient persuadés qu'ils commandent bien moins en leur propre nom qu'au nom et à la place du divin Roi, il est évident qu'ils useraient de leur autorité avec toute la vertu et la sagesse possibles. Dans l'élaboration et l'application des lois, quelle attention ne donneraient-ils pas au bien commun et à la dignité humaine de leurs subordonnés! "