Après, je n'affirme pas avoir raison... je me dis juste qu'en tant que simple petit fidèle, en arrivant là-haut, et partant du principe que je me trompe, on me reprochera sans doute moins d'avoir suivi un enseignement erroné que d'avoir contesté un enseignement légitime.
Quand saint Paul écrit aux Galates, il sait aussi qu’il a affaire à de “simples petits fidèles” susceptibles de se tromper, que les judaïsants ont d’ailleurs trompés en se réclamant abusivement de l’autorité de l’Église.
Et ce qui me frappe, voyez-vous, c’est que saint Paul ne leur reproche
à aucun moment de ne pas s’être d’abord assurés que les judaïsants jouissaient d’un mandat légitime : non, il s’en prend exclusivement
à ce qu’ils prétendent enseigner aux Galates, et qui ne correspond visiblement pas à ce que l’Église leur a enseigné jusque là. Et il affirme sans hésitation que, même si par impossible c’était lui-même ou un autre apôtre, ou un ange venu du Ciel, qui venait ainsi contredire ce que l’Église a enseigné jusqu’à alors, non seulement il ne faudrait pas le croire, mais tout au contraire traiter l’auteur d’un tel enseignement comme s’il était digne d’anathème, autrement dit d’excommunication.
Le cœur du message de saint Paul est donc bien : la fidélité à la doctrine du Christ passe avant toute considération de légitimité.
C’est pourquoi, suivant cette recommandation insistante de saint Paul et de ses principaux
commentateurs tout au long de l’histoire de l’Église, je crois pouvoir accorder plus de confiance à près de
2.000 ans d’enseignement conforme à ce que Paul VI appelait “l’
ancienne conception unitaire du christianisme” qu’au néo-christianisme utopique dont il s’est fait le prophète jusqu’à sa mort, même dans les rares moments où il paraissait y
résister.
Tout indique d’ailleurs que François, le canonisateur de Paul VI, est bien l’héritier de cette utopie, quel que le nom qu’on lui donne (église conciliaire, MASDU, etc.) : la seule différence étant que François est plus franc que son prédécesseur, et par là à tout prendre moins nuisible.
V.