sur la même longueur d'onde que la votre. Pour moi, le retour à la Semaine Sainte d'avant 1955 ne doit pas être motivée par une volonté de pur fixisme consistant à vouloir faire comme avant ni plus ni moins, sans évolution possible.
Mais je pense que le fait que certaines églises célèbrent à nouveau dans cette forme est salutaire pour qu'une bonne compréhension de ce rite (que n'avaient pas forcément les réformateurs de 1955) guide son "développement organique".
Quant à l'épreuve des faits, vous aurez remarqué que les reproches qui sont faits à l'ancienne Semaine Sainte portent essentiellement sur la longueur des offices (plus précisément : le dimanche des Rameaux et le Samedi Saint).
Je pense que personne ne songerait à regretter le monstrueux et anti-liturgique bricolage qu'est l'Office de la Passion et de la Mort du Seigneur remplaçant la messe des Présanctifiés. Peut-être faut-il avoir servi la messe pour voir le fossé qu'il y a entre ces deux cérémonies, dont l'une est antique et d'une noble austérité et l'autre volontairement déconstruite, d'un genre liturgique non-identifié.
Il est évident que personne ne perd la foi parce qu'une oraison est chantée au pied de l'autel plutôt qu'en haut, parce qu'une dalmatique violette remplace une chasuble pliée noire ou parce qu'un encensement disparaît. C'est ce qui fait penser à beaucoup que le souci de ceux qui préfèrent l'ancienne Semaine Sainte est bien superficiel (alors que la question de missel de 1969 serait une question de vie ou de mort spirituelle selon - souvent - les mêmes personnes).
Tout le monde n'est pas obligé de savoir ce qu'il y a de différent dans l'ancienne et la nouvelle Semaines Saintes. Mais qu'on ne reproche pas ceux qui ont de l'intérêt et/ou des compétences en matière de liturgie de s'y intéresser de près et d'y attacher de l'importance, dans un sens ou dans l'autre d'ailleurs.
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