Il n'y a pas besoin de citation de statut de la Fraternité, ni de citation d'un chapitre, ni quoi que ce soit, pour rappeler que la régularité canonique est une nécessité au sein de l'Eglise et ne peut en rien constituer quelque chose d'optionnel ou d'accessoire. D'ailleurs vouloir défendre la tradition en préconisant un éloignement volontaire et délibéré du pape est quelque chose de parfaitement antinomique puisque l'attachement au trône de Pierre est précisément d'institution divine. Il s'agit là d'une partie intégrante de la Tradition.
Mgr Lefebvre était convaincu de cette pensée. Il a fondé la Fraternité en souhaitant qu'elle soit en règle avec Rome, raison pour laquelle les statuts aspiraient à resserrer les liens avec Rome. Il a même précisé qu'il n'aurait pas établi l'œuvre si, précisément, il n'avait pas recueilli cette reconnaissance canonique. Par la suite, il a tout fait pour éviter les sanctions. Pas un instant, à l'époque où la Fraternité était en règle, il n'a cherché la rupture canonique de façon délibérée. Il l'a subie à contrecœur alors qu'il ne faisait que continuer ce qu'il avait fait tout au long de sa vie. Après 1975 (suppression canonique) et 1976 (suspens), il a fait appel à Rome pour contester la suppression, parlant d'abus d'un point de vue légal, réclamant l'appel, prouvant bien qu'il ne se satisfaisait pas de la situation. Par la suite, tout en indiquant vouloir s'affranchir des pensées éloignées de la foi de bon nombre de ses contemporains, il a indiqué vouloir retrouver la reconnaissance canonique, allant jusqu'à signer le protocole avec le cardinal Ratzinger le 5 mai 1988. Même après cette date, il rappelait à ses successeurs qu'ils auraient à continuer les pourparlers avec Rome et à essayer d'entrevoir le moment où ils auraient à trouver une situation d’entente, moment qu'il a laissé à l'appréciation du supérieur général de la FSSPX, en apportant des indications en plusieurs occasions. Si Mgr Lefebvre n’est pas parvenu à la régularité canonique, c’est qu’à cette fin étaient assorties d’autres conditions qui avaient des conséquences graves sur la foi des prêtres et des fidèles.
Mais vouloir engager l’idée de rupture unilatérale avec le Saint-Siège est une idée complètement étrangère avec l’esprit du fondateur de la FSSPX. Et pour cause, elle s’éloignerait des principes de l’Église et ferait déraper vers d’étranges idées qui concluent que le pape n’est pas vraiment pape ou que l’Église n’est pas vraiment l’Église.
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