Dans cet article, qui affirme plein de choses, il n’y a que... trois notes (et encore, pour deux références) ! On est donc obligé de croire l’auteur sur parole...
Dans le court extrait que vous donnez, il y a déjà deux erreurs :
la plupart des clercs achetèrent la nouvelle édition du bréviaire
Elle est bonne celle-là ! C’est comme l’euro, ils n’ont pas eu le choix : entre 1946 et 1960, les éditeurs pontificaux ont
tous adopté la version dite de Pie XII pourtant facultative (où l’on confond obéissance et servilité !). Donc, forcément, les prêtres ordonnés sous-diacres à partir de 1946 n’ont pas eu le choix, sauf à récupérer un bréviaire plus ancien.
Lorsqu’en 1962 (sic), une édition révisée du bréviaire fut publiée, on reprit le texte antique, donnant ainsi un coup de grâce au travail de la Commission.
Ah bon ? Dommage que l’abbé ne justifie pas son assertion... Car l’édition typique (= modèle) du
Breviarium Romanum publiée par la Polyglotte Vaticane en 1961 (pas 1962... c’est le
Missale qui a paru en 1962) et qui a été réimprimée il y a quelques années par la
Libreria Editrice Vaticana comporte le seul psautier dit de Pie XII. Les éditeurs ont eu le choix entre les deux psautiers (normal, puisque celui de Pie XII n’a jamais été
de droit obligatoire), mais rares sont ceux qui ont publié une version avec la Vulgate. A ma connaissance, seuls Mame (Tours) et Dessain (Malines) l’ont fait. Ni Desclée (Tournai), Marietti (Turin), Benzinger (New York), Pustet (Ratisbonne), Gottmer (Harlem) ne l’ont fait. Et encore, l’édition faite par Mame ne comporte-t-elle la Vulgate que pour le psautier : au commun des saints et au propre du temps et des saints, c’est Bea !
Quant à l’affirmation suivante
l’édition d’un nouveau bréviaire que tous les clercs ont acheté pour l’abandonner très vite et revenir à l’ancienne version pour cause d’impraticabilité.
je me permets un gros doute. En effet, l’auteur de l’article oublie bien vite qu’à cette époque existait aussi un bréviaire latin-français élaboré par le P. Hugueny o.p. et repris par le P. Roguet o.p. M’est plutôt avis que les clercs qui ont abandonné leur bréviaire tout neuf ont plutôt pris l’édition Hugueny-Roguet pour avoir le français en regard que repris des vieux bréviaires usés et plus à jour... Et puis remettons-nous dans le contexte : en 1951, en France, il y eut 1.020 prêtres diocésains ordonnés contre 79 en 2017. S'il y avait eu un tel rejet massif du nouveau psautier, nul doute que les éditeurs pontificaux eussent repris la Vulgate, d'autant que Marietti, par exemple, a imprimé les bréviaires dominicain de 1962 et bénédictin de 1963 avec la Vulgate : l’argent reste l’argent !