J’avais fait hier un long message très nuancé (qui a disparu juste au moment de le publier) sur ce sujet très délicat.
Délicat, car on aborde notamment la question de la souffrance d’enfants innocents.
En résumé, cet article méconnaît totalement le fondement de ces déclarations de nullité :
le juge ecclésiastique a pour mission de déterminer si oui ou non, le mariage célébré tel jour était objectivement nul. Pour le déterminer, il doit être le plus objectif possible. Il peut s’appuyer sur des preuves antérieures au mariage, ou sur des témoignages. Il est clair que les enfants pourront être entendus comme témoins, mais uniquement comme témoins. Par exemple pour témoigner du fait que depuis toujours ils ont entendu leurs oncles et tantes ou leurs grands parents affirmer telle ou telle chose au sujet de ce mariage.
Mais, contrairement à la démarche du juge civil (qui gère, quasiment en totale liberté, un divorce en cherchant la solution la meilleure pour l’avenir), la souffrance des uns ou des autres ne peut pas et ne doit absolument pas entrer en ligne de compte.
Ou bien la nullité (au jour J du mariage) est prouvée, et il doit constater la nullité ; ou bien elle n’est pas prouvée et il doit rejeter la demande.
Les psychologues auront un rôle à jouer pour éclairer le juge ecclésiastique sur l’état des mariés à cette époque ; et pour accompagner tous ceux qui auraient du mal à encaisser la décision.
Mais cela, cet accompagnement, c’est le travail des psychologues, pas du juge ecclésiastique.
Cela peut être par exemple une épouse parfaitement innocente victime d’un mari parfaitement de mauvaise foi, qui réussit à faire constater la nullité due précisément à sa mauvaise foi. Mais même avec les meilleures intentions du monde, le juge ecclésiastique ne peut que constater la nullité.
Par ailleurs, habituellement (et très, très rares doivent être les exceptions, je ne sais même pas s’il en existe en France), une procédure devant le juge ecclésiastique ne commence qu’une fois que le divorce civil a été prononcé.
Donc les enfants concernés sont déjà englobés dans la catégorie plus large des enfants de divorcés.
Quant aux parents, s’ils n’ont pas obtenu une constatation de nullité, bien souvent ils se remarient civilement…
Pour ces deux raisons, il faut sans doute relativiser l’impact de la décision du juge ecclésiastique (même si on fait tout le possible pour accompagner les ‘victimes’).
En résumé, même la ‘psychologue experte auprès d’une officialité’ qui intervient dans cet article n’a pas compris le principe fondamental de cette procédure : la recherche de l’objectivité.
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