je ferai remarquer qu'on peut conclure, concernant Honorius, de façon similaire à Jean XXII : de même qu'à l'époque de Jean XXII la vision béatifique n'était pas encore complètement définie dogmatiquement, à l'époque d'Honorius, l'hérésie monothéliste n'était pas non plus définie et condamnée. De sorte que dans les deux cas on ne peut pas à proprement parler accuser ces papes d'hérésie formelle.
Cependant il faut rappeler que la définition de Vatican I de l'infaillibilité ne se réfère qu'à la fonction d'enseignement de l'Eglise. C'est la seule partie définie dogmatiquement : lorsque le pape définit, avec la volonté d'enseigner à toute l'Eglise. De sorte qu'à mon avis l'interprétation restrictive de Marquandrier n'est pas elle-même une hérésie. Et qu'une correspondance privée d'Honorius avec Sergius ne suffit pas à démontrer une hérésie.
Comprenez-moi bien : je ne suis pas de ceux qui restreigne l'assistance divine promise à Pierre au seul cas du pape parlant ex cathedra (et pire, selon certains, uniquement lorsqu'il enseigne ce qui a toujours été cru partout). Les degrés d'autorité du Magistère sont divers, de même que les degrés d'assistance associés, et ne se restreignent pas aux cas d'infaillibilité absolue. Mais j'admets la restriction aux seuls cas où le pape a la volonté d'enseigner tous les fidèles (objet du Magistère). De sorte qu'un pape pourrait éventuellement errer en tant que théologien privé (même si cela ne s'est pas encore produit - tout au moins, le contraire reste à démontrer) sans que cela remette en cause le fait que "le Siège de Pierre est demeuré pur de toute erreur".
Cordialement
Meneau
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