Bonsoir Jean-Paul PARFU,
1. Deux défauts de la FSSPX, du point de vue des princes actuels de l'Eglise, tels que vous formulez ces défauts, sont liés à l'histoire de l'Eglise,
- dans ses relations avec elle-même, avec sa vocation divine,
et
- dans ses relations avec le monde, avec son horizon terrestre,
celui-ci et celle-là étant entendus, ici, au sens large.
2. Deux autres défauts de la FSSPX, du point de vue des princes actuels de l'Eglise, tels que je formule ces défauts, sont liés à ce que j'appelle ici le recours à la logique, le statut de la logique, dans le Magistère et dans la pastorale.
Les princes actuels de l'Eglise ont fréquemment tendance à pratiquer
- la suspension du principe de non contradiction,
et
- la suspension du principe du tiers exclu,
dans leurs positions doctrinales et dans leurs relations pastorales avec les chrétiens non catholiques et avec les croyants non chrétiens.
3. La mise entre parenthèses, en retrait ou en sommeil,
- du principe selon lequel, pour toute proposition "P" vraie, la proposition "non P" est fausse,
et
- du principe selon lequel une proposition est VRAIE ou FAUSSE, sans jamais de troisième possibilité,
ne gêne pas outre mesure les princes actuels de l'Eglise, sauf par exception isolée (Dominus Iesus).
4.
Refuser de dire, à un non catholique ou à un non chrétien, qui se trompe formellement, en matière religieuse, qu'il se trompe formellement, en matière religieuse,
refuser de le lui dire, soit disant par charité, ou par appréciation bienveillante ou positive des confessions non catholiques, des religions non chrétiennes, et de leurs adeptes ou fidèles,
- ce n'est pas seulement un dévoiement de la charité, de la caritas veritatis ;
- c'est aussi un dévoiement de la logique, de la ratio veritatis ;
- c'est enfin un dévoiement de la sagesse, de la sapientia veritatis.
5. A titre personnel, je suis presque plus sensible
- à la critique, non exclusivement d'inspiration catholique traditionnelle, de ces trois dévoiements catholiques rénovateurs contemporains, par rapport à la place, du rôle et du sens de la logique, dans la pensée et dans l'action de l'Eglise,
- qu'à la critique, plus spécifiquement d'inspiration catholique traditionnelle, des deux dévoiements catholiques rénovateurs contemporains que vous évoquez, vis-à-vis de la place, du rôle et du sens de la Tradition, dans le rapport de l'Eglise à elle-même et au monde.
6. J'irai plus loin, en concluant sur LA raison pour laquelle la FSSPX, ainsi que ceux qui partagent ses positions, n'est guère aimée par les princes actuels de l'Eglise ; par ses critiques, elle rappelle qu'il y a une part de lâcheté, de déraison et de paresse dans le positionnement doctrinal et pastoral de certains de ces princes, qui ne veulent plus s'exposer au risque de contrarier, de contredire, de déranger, de diviser, quand ils s'expriment et quand ils agissent, en direction des chrétiens non catholiques et des croyants non chrétiens.
Bonne nuit.
Scrutator.