Gagnant honorablement sa vie dans divers media "catho-classiques" mais "surtout pas tradis", notre gentil Gérard vient de résumer sa biographie intellectuelle dans "France Catholique". Il semble avoir prudemment perdu la mémoire au sujet d'un théologien qu'il juge désormais non-fréquentable, au point de le juger indigne de mention comme de réfutation: celle-ci aurait pourtant été instructive pour nous autres tradis, car beaucoup d'entre nous ont aussi pris quelques distances avec leur très idéaliste jeunesse, mais pas au point de devenir comme lui CEF-compatibles.
Je n’ai jamais délaissé le souci politique, qui a toujours été chez moi en relation proche avec la pensée philosophique. Ma formation initiale a été marquée par la philosophie et la théologie. Je n’ai jamais abandonné ces disciplines, bien au contraire. Au travers d’une carrière journalistique poursuivie depuis 68, je n’ai cessé de me confronter aux grands penseurs, suivant attentivement l’ensemble de la production intellectuelle en ajoutant à la philosophie et à la théologie l’espace des sciences humaines.
Je dois préciser que parallèlement aux événements politiques et aux évolutions intellectuelles, j’ai vécu tout ce qui s’est passé dans l’Église avec intensité. L’événement majeur de ce point de vue demeure le concile Vatican II et ses suites. J’ai toujours adhéré à l’enseignement du Concile, à l’encontre du courant traditionaliste qui l’a répudié dès le départ. Ce n’est pas pour autant que je suis resté indifférent à certaines objections, mais cela ne pesait pas eu égard aux grandes orientations des constitutions conciliaires. J’ai toujours eu le sentiment que l’inspiration profonde du concile se situait dans la ligne du cardinal Newman et à ce qu’il appelait le développement organique du dogme.
Je dois dire la dette que j’ai contractée à l’égard d’un certain nombre de maîtres que j’avais commencé à lire autour de mes vingt ans. Je songe au cardinal Jean Daniélou, avec qui j’eus une longue rencontre, quelques semaines avant sa mort. Je n’ai jamais fait mon deuil de sa disparition, parce qu’il jouait alors un rôle d’éclaireur que facilitait son aisance dans l’expression publique. Mais le théologien que j’ai le mieux connu demeure le cardinal Henri de Lubac, dont j’avais lu les œuvres très tôt, et que j’aurai la chance de côtoyer pendant une dizaine d’années, ayant de longues conversations avec lui. J’ajoute que la parution de la trilogie de Hans Urs von Balthasar dans les années 70-80 a été pour moi un véritable éblouissement. (...) etc.
Il faut savoir oublier ... sans gloire.
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