Les excès d’un rigorisme hyper ascétique souvent névrotique ont entraîné à partir de S. François de Sales une réaction de mitigation inverse. Mais attention non plus à ne pas tomber dans un spiritualisme désincarné qui ferait l’impasse sur la participation des pratiques corporelles, notamment le jeûne. La vérité chrétienne s’adresse à l’homme en son entièreté (corporel, psychique, spirituel) et non seulement à son âme indépendamment des autres dimensions de la personne. Dans ce domaine l’ouvrage de Dom Adalbert de Vogüe, Aimer le jeûne, reste une référence incontournable. Sa réédition m’apparaît relever de l’urgence.
Mais revenir à la tradition ascétique c’est aussi revenir à la notion monastique de « discrétion » (c’est à dire l’évitement des excès ascétiques désordonnés, c’est à dire non ordonnés à la finalité de l’ascèse: l’apaisement des passions en vue du progrès dans la vie spirituelle). Il y a de très beaux passages dans les apophtegmes des Pères du désert sur ce thème.
Exodus… bon. Pourquoi pas, tout dépend de l’esprit dans lequel on entreprend ce parcours. C’est sans doute mieux que rien. Ce qui me paraît critiquable surtout, c’est le côté artificiel de ce genre de programme et sa déconnection avec la vie ecclésiale.
Mais la tragédie que révèle cette profusion de propositions spirituelles plus ou moins pertinentes c’est la rareté voire l’absence à notre époque d’un enseignement ecclésial consistant et vraiment traditionnel dans ce domaine… ainsi que l’absence de vrais pères spirituels.
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