Rebonjour et merci,
Complémentairement à ce que vous-même avez écrit, voici quatre convictions, souvent présentes chez bien des conciliaires contrariés, contrariés par les abus ou les excès qu'ils refusent fréquemment de reconnaître en tant qu'abus ou excès rendus possibles par le Concile, et par l'interprétation moderniste à laquelle les plus novateurs de ses textes se prêtent vraiment beaucoup.
1. Le conciliaire contrarié est souvent camp-du-bieniste, non en matière morale, mais en matière religieuse : ainsi, d'après lui, le Concile ne peut être que bon, et la critique du Concile ne peut être que mauvaise, surtout si elle est d'inspiration catholique traditionnelle.
2. Le conciliaire contrarié fonctionne souvent au conformisme : aussi, selon lui, l'adhésion aux intuitions prophétiques du Concile, qui sont d'ailleurs, plutôt, des intuitions mimétiques, va à peu près de soi, et ne nécessite pas une réflexion personnelle approfondie et argumentée.
3. Le conciliaire contrarié fonctionne souvent à la crédulité, notamment en adhérant volontiers à la conception d'après laquelle la crise de l'Eglise n'a sévi que dans les années 1960-1970, et à l'opinion selon laquelle la conception wojtylienne de la religion et des religions non chrétiennes est aussi satisfaisante que sa conception de l'être et de l'agir humains.
4. Le conciliaire contrarié recourt souvent à un effet de cliquet chronologique historiciste : qui n'a jamais entendu cette remarque : "Vous avez raison, mais le Concile a eu lieu, et l'on ne peut pas revenir en arrière, donc on doit aller de l'avant, en communion avec les papes"...
Comme s'il s'agissait de revenir en arrière, alors qu'il s'agit de revenir à l'essentiel, tel qu'il a été valorisé et véhiculé dans et par la Tradition, ce qui ne se limite nullement à un "retour en arrière" !
Enfin, voici deux autres traits de caractère :
- le conciliaire contrarié reconnaît rarement qu'il a été trompé par un Concile, des papes, des cardinaux, des évêques et des prêtres, puis qu'à cause de cette tromperie il s'est lui-même trompé ;
- le conciliaire contrarié accuse fréquemment l'anti-conciliaire, qui s'affiche et s'assume, de manquer de charité à l'égard des non catholiques, et de ne pas être en communion dans l'unité au sein de l'Eglise.
C'est un peu comme si la communion dans l'unité, conformément à la conception conciliaire de la communion et de l'unité, faisait davantage autorité que la communion dans la vérité.
Bon après-midi.
Scrutator.
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