Aux temps apostoliques… par Luc de Montalte 2023-02-21 00:31:57 |
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… tout simplement, comme l'observait déjà Dom Cabrol il y a plus d'un siècle :
Ce caractère d'unité indivisible suffirait, selon nous, à établir l'origine apostolique de la messe ; car si l’on peut contester l'antiquité de tel ou tel rite, de telle ou telle formule, on ne saurait prétendre, sans se mettre en contradiction avec la logique des faits, qu'un pareil ensemble liturgique, composé à l’époque post-apostolique, aurait pu s'imposer dans tous les pays et dans toutes les églises sans entraîner des variantes ou des suppressions considérables. Plus on réfléchira sur cette unité liturgique de la messe, plus on se convaincra de son origine apostolique.
Une autre conclusion de cette étude, c’est que notre messe actuelle réunit tous les éléments du plus ancien culte chrétien ; on retrouve dans ses assises la synaxe et la cène. Toutes les sectes qui veulent conserver le vrai culte chrétien ont dû revenir à ces cérémonies ou seront obligées d’y revenir sous peine d’avouer qu'elles entendent rompre avec le plus ancien christianisme et courir sur des errements nouveaux, c’est-à-dire renoncer au vrai culte chrétien.
Du reste il faut descendre jusqu'au xvie siècle pour trouver des sectes qui aient rejeté ou tronqué ce majestueux édifice liturgique. Sauf de rares exceptions, les sociétés qui se sont détachées de l'Église dans le courant des siècles, ont cherché à conserver la messe antique.
À plus forte raison les églises restées dans l'unité catholique ont-elles gardé précieusement ce rite auguste, le centre et le noyau d'où est sortie toute la liturgie chrétienne. Les variantes, comme nous l'avons vu, portent sur des points tout à fait secondaires. La plus considérable, celle que l’on a pu donner comme caractéristique des deux grandes familles liturgiques, provient de l'habitude d'improviser certaines formules, qui a été générale à l’origine mais que l'Église latine a plus longtemps gardée. Si donc il fallait dire qui a été plus fidèle non pas à la lettre, mais à l'esprit de la liturgie primitive, c’est assurément l'Occident, contrairement à ce qu'on croit. L’Orient dès le ive siècle arrêta ses formules, coupant court à toute velléité d'improvisation. Peut-être faut-il y voir un dessein providentiel. Déchiré comme il le fut du ive au viie siècle, par toutes hérésies, l'Orient eût été exposé à voir toutes ces erreurs passer dans sa liturgie ; on fit bien quelques efforts dans ce sens, mais sans grand succès ; la fixité de ses formules le sauva. L'Occident, moins menacé, pouvait pendant ce temps continuer paisiblement à chercher dans de nouvelles oraisons l'expression de sa foi, et l'on peut dire, en un sens, que cette fécondité liturgique s’est perpétuée jusqu'à nos jours, puisque de nouvelles formules sont encore ajoutées aux anciennes.
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