L'homosexualité: crime, délit, péché ? Avant tout un péché qui devient un vice (répétition d'actes mauvais).

I/ Un détour par saint Thomas pour commencer: à cette époque, on ne parle pas d'homosexualité (le terme date du XIXe siècle) mais de "sodomie" (ensemble de pratiques sexuelles réprouvées par la morale). Très curieusement, l'activité conciliaire lors de la période franque ou des premiers siècles capétiens n'abordent pas ce sujet : les pères conciliaires préfèrent en effet dénoncer l'inceste ou le rapt. Seul le concile de Reims de 1049 entend s'attaquer aux maux qui désolent le royaume des Francs, à savoir : la simonie, les mariages incestueux, le divorce, la bigamie, la sodomie, les hérésies, les vols … L'excommunication est décrétée contre les sodomites, les hérétiques ou ceux qui contractent un mariage incestueux. On se rappellera le premier sens de « bougre » : sodomite, les hérétiques bulgares étant réputés pour s'adonner à ce vice.

Il ne sera pas d'avantage question d'homosexualité dans le Dictionnaire de Théologie Catholique ; il faut en effet se reporter à l'article luxure pour retrouver la sodomie qui n'a droit, si je peux dire, qu'à un développement assez bref en latin, alors que les autres péchés contre nature sont traités en français,

Pour faire bref : l'acte sexuel commis avec une personne du même sexe est un péché contre nature.

Somme théologique, IIa IIae Pars, question 154 (les différentes parties de la luxure, vice opposé à la vertu de tempérance), article 11: Le péché et le vice contre nature


"Comme on l'a vu plus haut, il y a une espèce déterminée de luxure là où se rencontre une raison spéciale de difformité rendant l'acte sexuel indécent. Mais cela peut exister de deux façons:

- d'une première façon, parce que cela s'oppose à la droite raison, ce qui est commun à tout vice de luxure;

- d'une autre façon, parce que, en outre, cela contredit en lui_même
l'ordre naturel de l'acte sexuel qui convient à l'espèce humaine; c'est là ce qu'on appelle " vice contre nature ". Il peut se produire de plusieurs manières.

D'une première manière, lorsqu'en l'absence de toute union charnelle, pour se procurer le plaisir vénérien, on provoque la pollution: ce qui appartient au péché d'impureté que certains appellent masturbation.

D'une autre manière, lorsque l'on accomplit l'union chamelle avec un être qui n'est pas de l'espèce humaine: ce qui s'appelle bestialité.

D'une troisième manière, lorsqu'on a des rapports sexuels avec une personne qui n'est pas du sexe complémentaire, par exemple homme avec homme ou femme avec femme: ce qui se nomme vice de Sodome.

D'une quatrième manière, lorsqu'on n'observe pas le mode naturel de l'accouplement, soit en n'utilisant pas l'organe voulu soit en
employant des pratiques monstrueuses et bestiales pour s'accoupler."





II/ Le catéchisme de l'Eglise catholique (1992)

Les propos tenus ici sur l'homosexualité rappellent l'essentiel, tout en précisant que l'homosexualité peut consister dans une tendance avant de désigner un état peccamineux. Le document fait bien de se demander - certes implicitement - si l'homosexuel, un individu attiré par une personne du même sexe, naît homosexuel ou s'il le devient.





Chasteté et homosexualité

2357 L’homosexualité désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. Elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures. Sa genèse psychique reste largement inexpliquée. S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves (cf. Gn 19, 1-29 ; Rm 1, 24-27 ; 1 Co 6, 10 ; 1 Tm 1, 10), la Tradition a toujours déclaré que " les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés " (CDF, décl. " Persona humana " 8). Ils sontcontraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas.

2358 Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Cette propension, objectivement désordonnée, constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition.

2359 Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté. Par les vertus de maîtrise, éducatrices de la liberté intérieure, quelquefois par le soutien d’une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, elles peuvent et doivent se rapprocher, graduellement et résolument, de la perfection chrétienne.



III/ Les actes homosexuels dans la société : crimes, délits ?

Ce que nous nous indique le lexique.

Je partirai d'un chant bien connu de tous : « Attende Domine »

« ablue nostri maculas delicti » : lave les souillures de notre péché.

« crimina nostra placidus indulge » : pardonne-nous nos crimes

« Tibi fatemur crimina admissa » : Nous t’avouons les fautes commises

Crimen, delictum, culpa et peccatum sont synonymes. Remarquons cependant que « crimen » en latin a un sens juridique. Il a le sens de : 1/ grief, accusation, chef d'accusation

2/ faute, méfait, culpabilité

3/ au pluriel : faits criminels, adultères (chez Ovide qui sait de quoi il parle!)

Peu importe la législation en vigueur dans les pays, que l'homosexualité soit considérée ou non comme un délit, l'acte sexuel contre nature est un péché grave.

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