Je suis entrain d'écrire le Tome II d'un livre. ça se passe dans un futur très éloigné. Le monde est retourné au stade de chaos après une série d'événements, il ne reste que des clans et des marchés, et des barbares. Il y a bien entendu des légendes, car tous peuvent voir des ruines de notre civilisation et découvrir des objets complètement incongrus qu'ils ne comprennent pas. Bref, il y a des légendes, et UNE légende contemporaine : "Une ville de l'ancien monde a survécu au Chaos", c'est la Grande Ville de la Légende. On dit qu'elle se trouve au sud, mais personne n'y est allé et revenu vivant. Donc le tome I c'est "LE GRAND CHAOS, ou Le triomphe de la force".
Et le tome II, c'est "Octave, ou le triomphe de l'Esprit", plus difficile à écrire. En fait, la ville de la légende c'est Rome, elle a continué à évoluer derrière d'immenses murailles qui entourent la ville et plongent dans la mer, abritant un superbe port. Les romains ne sortent plus de leurs domaines. Ils ont essayé de ré-évangéliser les barbares, mais tous les prêtres se faisaient tuer, des dizaines de milliers de jeunes prêtres martyrs. Un jour, un pape a décidé que stop, le monde barbare était devenu beaucoup trop bestial, et il estimait qu'il était devenu impossible de discuter avec les hommes du Chaos sans les soumettre d'abord par les armes, ce dont le pape refusait. Au lieu de ça, il boucla Rome, Jérusalem, chassa tous les barbares de Californie qui devint une province romaine, et quelques îles isolées.
Donc c'est juste un dialogue entre le jeune génie, et le pape, et je me demandais si en privé, un pape pouvait parler ainsi ? Donc ce n'est que de la littérature, pas d'informations ou actualités, juste savoir si vous pensez que le pape doit être plus professoral même dans ses échanges privés, ou si ça peut passer :
Arrivé dans les appartements pontificaux, le Saint Père Grégoire l’informa qu’il souhaitait lui conférer l’épiscopat !
Octave prit peur : - « Moi, évêque ?, descendant des apôtres…, mais Saint Père, je n’ai même pas vingt-huit ans, je suis trop jeune, et puis, chaque évêque se voit attribuer le diocèse d’un quartier de Rome, de Jérusalem, de certaines terres californiennes et autres territoires où îles que nous contrôlons. Saint-Père, je m’excuse, mais je n’ai vraiment pas le temps de gérer un diocèse, Dieu me demande autre chose, puis-je refuser s’il vous plaît ? »
- « Tiens, rétorqua le pape interrogateur, et que fais-tu durant tes nombreuses absences du monastère ? »
- « Saint Père, je suis entrain de bâtir quelque chose qui changera la face du monde, et lorsque j’aurai achevé mon œuvre, vous en serez le premier invité pour la juger, mais souffrez que pour l’instant, alors que rien n’est encore fait, je garde mon travail secret. Vous jugerez de l’œuvre lorsqu’elle pourra être opérationnelle, voulez-vous ? »
- « Soit, je te fais confiance, indiqua le pape en souriant de voir Octave si secret, ... je pense d’ailleurs que c’est toi qui a construit ce complexe en Californie, certains romains se posent des questions sur ces installations ? »
- « C’est exact, répondit Octave. »
- « Bien, me voilà rassuré, repris le pape, je donnerais des ordres, et plus personne ne t’embêtera là-bas, ...de toutes façons, tout Rome a une dette envers toi, et je peux bien attendre un peu, car au final, tu me procures toujours de bonnes surprises. A ce propos, j’aurais besoin d’une trentaine de bracelets à bulles de plus, et une série de pastilles pour derrière l’oreille, j’ai mis sur pied une agence de service de renseignements, mais je fais très attention à ne recruter que des hommes d’absolue confiance, ce qui me prend du temps. »
- « Aucun problème, répondit Octave, je vous donnerai un stock de bracelets et de pastilles demain. »
- « Mais, répliqua le souverain, je vais quand-même te consacrer évêque, et rassure-toi, ça ne te donnera pas plus de travail, tu nommeras le père Martin vicaire, et tu lui laisseras s’occuper de ton diocèse. »
- « Entendu, reprit le jeune homme, alors ce sera quel diocèse ? »
- Le pape prononça en latin le nom qu’il avait inventé pour ce nouveau diocèse : « Lunares satellitas alien »
- Octave rit : « Évêque du satellite extra-terrestre lunaire ? »
- Exact, sourit le pape, le premier apôtre de la lune, c’est pas mal non ?
- « C’est surtout assez drôle, rétorqua Octave soulagé. Bon, le boulot ne sera pas extraordinaire, vu qu’il n’y a qu’une basilique sur la lune, et que le père Martin s’en occupe déjà. Vous voulez que j’y installe d’autres écrans de protection pour bâtir des choses sur la lune ?, un monastère ?, un hôtel ?, un terrain de golf ?, s’enquit ce dernier, amusé.
- « Tu arrives à créer ces espaces protégés, tempérés et oxygénés facilement ?, demanda le Pontife. »
- « Oui, vous me dites où, la superficie souhaitée, et je vous installe tout ça. Ensuite, on y met une porte de transfert, et n'importe qui pourra y accéder en un pas depuis Rome,...les ouvriers pourront bâtir ce qu’ils veulent à l’intérieur, répondit Octave. »
- « Bon, eh bien j’y réfléchirai, reprit Grégoire, pour l’instant, la basilique suffit, elle attire toujours du monde. Mais en tant qu’évêque de ce nouveau diocèse, il faudra tout de même que tu y dises de temps en temps la messe. Cependant, le père Martin m’a parlé de ta crainte de voler des parts d’admiration au Christ, et je suis d’accord avec lui, d’autant plus que ta popularité a encore explosé après ton invention des bulles collectives au sommet de la croix. Il y a toujours la file, les romains apprécient ces voyages. Je ne te demande donc pas de célébrer la messe tous les dimanches sur la lune, juste de temps en temps, d’accord ? »
- « Je le fais déjà à Noël, à la Saint Sylvestre et à Pâques, je dois augmenter la cadence ?, s’enquit le futur évêque. »
- « Non, répliqua le pape, ça va très bien comme ça, juste une présence symbolique pour montrer quand-même qui commande sur la lune, c’est très bien ! Bon, eh bien je ne vais pas plus te retenir, j’ai fixé la date de ton ordination au dimanche 26 mai de cette année, dans un peu plus de deux semaines, et je t’ordonnerai dans ta cathédrale, sur la lune ! »
- « Très bien, repris Octave, mais on se reverra déjà demain pour vous donner un stock de bracelets à bulles et de pastilles de commande. »
- « Entendu, répondit le pape, viens vers midi, on mangera ensemble, d’accord ? »
Octave donna son accord et s’en retourna à son labeur, stupéfait de bientôt devenir descendant des apôtres !
Le lendemain, le jeune prêtre apporta une cassette remplie de bracelets et de pastilles de commande au pape, ils mangèrent ensemble et Grégoire XX en profita pour vider son sac :
« Tu sais que tu es à l’origine d’une sacrée prise de conscience personnelle ? »
- « Moi ? » s’étonna le prêtre.
- « Oui, toi ! Bon Dieu Octave, j’ai septante huit ans. J’ai occupé tous les échelons ecclésiastiques dans ma vie, j’ai été responsable de tellement de choses, de tellement de gens, j’ai commencé à administrer une paroisse de Rome, c’est déjà du boulot, il y a de l’administration à faire, les messes et les veillées à présider, les confessions à écouter, tu ne t’imagines pas combien de vieilles biques venaient pleurnicher sur des histoires complètement stupides qui ne sont même pas des péchés. Bref, elle viennent raconter leur vie, et te demandent des conseils comme si tu étais le bon Dieu. Ahhh, pour ça, je préférais les hommes, ils arrivent, listent leurs péchés les uns après les autres, je leur donnais l’absolution et basta, on n’en parlait plus ! Mais les bonnes femmes !? Des pipelettes, je ne sais pas si elles se croyait chez un psychanalyste, mais il fallait rester écouter jusqu’au bout, en montrant un visage bienveillant, faire montre d’empathie… Pfff, c’est le genre de trucs qui font que tu commences à jouer un rôle. »
Octave écoutait, ne répondait rien, et sentait que le pape voulait se plaindre, mais pourquoi à lui ?
« … bref, à trente-deux ans, je suis devenu recteur de l’université Grégorienne de Rome, et là c’était tout un tas de problèmes supplémentaires à régler, en plus de devoir régenter toute l’université et ses programmes, il fallait encore gérer les professeurs, écouter les doléances des élèves et de leurs parents, concilier tout et tout le monde. Ensuite, on m’a nommé président des Académies Pontificales, et tout le monde se pressait pour me demander des directives sur tel ou tel sujet, des conseils, des faveurs, des avis théologiques, des ordres, ...oui oui, je t’assure, il y a des professeurs qui souhaitaient recevoir des ordres ! Donc il fallait encore ordonner, administrer, nommer, licencier, écouter les insatisfaits… Et ensuite, évêque du Palatin, et là c’est encore pire que curé de paroisse, il faut écouter les confessions des prêtres. Y’en a qui auraient mérité des raclées mais je n’avais que le droit de les absoudre, leur faire un peu de morale, et les laisser repartir en sachant que la semaine suivante, ils reviendraient avec les mêmes péchés. Bon sang, tu sais ce que je commencé à faire après une dizaine d’année d’épiscopat ? …, eh bien je refusais d’en absoudre certains, juste pour les emmerder et les empêcher de dire leur messe, car en état de péché grave, tu sais très bien qu’on devient inapte à consacrer les Saintes espèces ? Oui bon, bien sûr que tu le sais. Donc je faisais passer ça pour une punition divine afin qu’ils se corrigent. Et crois-le si tu veux, certains se sont réellement corrigés grâce à ça. Bon, d’autres ont fait des dépressions, et c’était encore à moi d’aller les ramasser à la cuiller et finir par leur donner l’absolution que je leur avais refusée précédemment. Quel bordel ! »
« Mais ça ne s’est pas terminé comme ça, car comme j’étais un excellent gestionnaire, le pape s’est mis dans la tête de me créer Cardinal, et bien sûr, après il faut conseiller le pape en personne. Et un pape, tout successeur de Saint Pierre qu’il est, peut quand-même être un sacré énergumène. Avant Philippe VI, le souverain Jules V était un éternel indécis. Il me demandait conseil, je priais, puis je lui répondais ce que m’avait inspiré ma prière, et le vieux Jules allait demander conseil à un deuxième Cardinal, qui lui disait autre chose que moi, du coup, … comme il ne savait plus sur quel pied danser, il demandait l’arbitrage d’un troisième Cardinal, et ce dernier trouvait encore une nouvelle solution ! Non mais quel cirque ! Bon, il est mort pendant la messe, c’était la meilleure décision qu’il ait pu prendre, ou plutôt que le bon Dieu ait prit pour lui, sinon il se poserait des questions à savoir s’il doit aller en enfer, s’il peut aller au purgatoire, ou s’il mérite le Ciel. »
Octave sourit, mais laissa Grégoire continuer.
« Heureusement, après Jules il y a eu Philippe, et lui décidait, c’était un bon pape, mais quand il avait une décision trop difficile à prendre, il priait, et si sa prière ne donnait rien, il picolait et décidait ensuite. Cependant, il avait un bon jugement et c’était une très bonne personne, un saint homme pourrait-on dire. J’étais avec lui lorsque ton prof est venu lui montrer ton invention du chiffre π. Il décida de te confier au père Martin. Un jésuite voulait te confier au Cardinal Sozzi, un grand scientifique comme tu le sais, mais le pape Philippe perçu le danger de te former dans la lumière des hautes instances, et il préféra t’envoyer dans un obscur monastère pour éviter que tu ne prennes la grosse tête. »
« J’étais aussi là lorsqu’il t’a conféré le sacrement de la confirmation. Ah bon sang Octave, lorsque tu lui as parlé du vin de messe, vraiment tu as fait mouche !… Oui je sais que tu ne t’en souviens plus, tu as été inspiré par l’Esprit Saint directement après l’avoir reçu des mains du pape, et Il lui est retourné comme un boomerang ! Tu sais qu’après cet épisode, il a complètement arrêté de boire, et s’est contenté d’un plaque de chocolat chaque dimanche ? Alors qu’avant, il devait en manger trois ou quatre par jour. Je pense que comme c’était vraiment un bon pape, le Saint Esprit a voulut lui éviter le purgatoire, et il lui a donné l’occasion de s’amender. Il est au Ciel, j’ai recueillit sa dernière confession, et vraiment, que des babioles... Puis je lui ai donné l’extrême-onction et il est réellement mort en odeur de sainteté. Tant mieux pour lui, mais moi Octave, moi, après toutes ces années…, oui bien sûr, je crois dur comme fer à notre Dieu, à Jésus, je savais faire des sermons ciselés au scalpel, j’étais un excellent théologien, et j’ai toujours été un bon orateur. C’est d’ailleurs grâce à l’hommage que j’ai rendu à Philippe durant son enterrement que les Cardinaux ont votés pour moi lors du conclave qui a suivit. »
« Mais franchement, après 50 ans de gestion, de direction, de confessions, de conciliations, je m’étais un peu perdu. Bien sûr, j’étais capable d’administrer la religion, de gérer Rome, mais la ferveur dans tout ça ? Alors oui, il y a les messes, les prières, les veillées, les Laudes et les Vèpres, les rosaires et tout ça, … mais pour te dire sincèrement, j’étais devenu un administrateur de la religion, une espèce de technocrate hyper-doué en théologie et en gestion, mais où était donc passé mon élan du coeur de ma jeunesse ? Celui que le Christ avait utilisé pour m’appeler au sacerdoce ?… oui Octave, il avait disparût mais j’étais devenu le pape, l’homme le plus puissant de ce monde de chaos !... »
Alors Octave osa une question : « Saint Père, pourquoi me dites-vous tout ça ? »
- « Mais…, le Saint Père avala un bout du filet d’agneau qu’il avait oublié de manger, tout absorbé par son récit, ...mais parce que c’est toi ! Octave ! Bon sang, lorsque tu es venu dans mes appartements pour cette émission scientifique, du haut de tes 22 ans, tu m’as renvoyé en pleine face le jeune séminariste que je fus ! Au début, j’étais étonné et amusé par tes réponses, je voyais bien que les autres grands savants de la ville ne touchaient pas le puck, et puis, tu as fait disparaître le Docteur Rinaldi, j’étais stupéfait, mais comme tu l’as si bien dit ensuite, ce n’était rien, que des tours de passes-passes. Bon sang, tu as ridiculisé tous les savants, et ensuite tu as ridiculisé toute la science pour nous montrer le seul vrai chemin, dans une fougue, dans un amour de Dieu, dans une ferveur que je n’avais plus vue depuis longtemps, ...et tout cela, sans arrogance ni orgueil, tu ne souhaitais véritablement que la sanctification du peuple de Rome, voilà la seule chose qui importait. Tu l’as si bien dit. J’étais ébranlé, je t’enviais cette foi, cette ardeur, et je savais très bien que je l’avais possédée avant de me faire happer dans les responsabilités, l’administration et la politique. Octave, ce jour-là tu m’as changé, oui, vraiment changé : j’ai délégué toutes les décisions administratives et politiques à ma secrétairerie d’État, et j’ai retrouvé le Chemin, j’ai retrouvé l’Amour de Dieu. Vous les moines, vous avez tellement de chance, vous pouvez vous consacrer entièrement à l’adoration et à la prière, vous n’êtes pas importunés par des paroissiennes pleurnichardes, votre voie est toute tracée, vous ne vivez que pour votre Salut et celui des autres par vos prières et sacrifices. Oui, vous avez bien de la chance, et c’est pour ça que je te nomme évêque sans toutes ces contraintes, il faut que tu reste celui que tu es, promis ? »
- « Ce n’est pas une promesse que l’on peut donner Saint Père, répondit Octave, tout cela dépend de la grâce que Dieu ou Sa Sainte Mère veut bien nous envoyer. »
- « Oui, bien sûr, mais encore faut-il ne pas laisser passer ces grâces, il faut sans cesse continuer à les capturer par la prière et l’adoration. Donc d’un certain côté, ça dépend aussi de nous, alors promis ? Tu continues à collectionner toutes ces grâces et tu ne les gâches pas ? »
- « Je m’y emploie Saint Père », rétorqua Octave.
- « J’espère…, oui j’espère Octave, tu dois conserver cet Amour, tu l’as dit toi-même, l’important c’est le Salut du genre humain ! Ne l’oublie jamais !… mais une chose m’inquiète un peu quand-même. »
- « Quoi donc Votre Sainteté ? », s’inquiéta Octave.
- « Pour qui tu travailles ? », demanda le pape en le fixant sérieusement.
- « Mais justement, pour la gloire de Dieu et le Salut des hommes ! », répondit le jeune prêtre.
- « Mouiii… reprit le pape pensif. Mais je m’inquiète quand-même un peu. Tu as réussi à créer des portes de transfert, de l’antimatière, des bulles de transport qui traversent les murs et voyagent à la vitesse de la pensée, de l’illumination quasi sans énergie, tout cela en allant juste piquer certaines machines et matériels dans divers laboratoires des universités de Rome. Et tu as bricolé tout ça tranquillement dans une salle de ton monastère. Mais là tu as bâti en un temps record des infrastructures incroyables en Californie. On voit tout ton complexe depuis nos satellites dans l’espace, et ça m’inquiète un peu. »
Octave sourit et répliqua, taquin : « Alors il faudra que je pirate vos satellites pour aveugler mon domaine ? »
Mais le pape restait sérieux : « Écoute Octave, si tu as été capable de faire tout ce dont je viens d’évoquer dans un sombre monastère, je me demande bien ce que tu peux fabriquer de plus dans des laboratoires à la pointe du progrès ? Ça doit être quelque chose d’énorme, et je ne te pose aucune question là-dessus parce que je te fais confiance. Mais ce qui m’inquiète, c’est ta foi, ta fougue, ton ardeur dans l’adoration et la prière. Ne te laisse pas complètement absorber dans ce projet, quel qu’il soit. Fais-le, mais prend le temps de rester toujours connecté avec le Seigneur, tu y arrives ? »
- « En fait, répondit le jeune prêtre, je suis toujours resté connecté avec le Seigneur, comme vous le dites. Mais il est vrai qu’au début, j’en étais arrivé à un point où il devenait difficile de conserver mes heures de prières et d’adoration. J’y suis arrivé, mais j’étais aux limites de l’épuisement. C’était difficile et j’ai perçu le danger dont vous parlez, alors j’ai fait comme vous, j’ai délégué, et maintenant je suis nettement plus tranquille. »
- Tu as délégué à qui ?, interrogea le Saint Père.
- « A personne, en fait…, à des robots que j’ai mis au point, ils travaillent pour moi, ils font les corvées ennuyeuses, et moi je peux continuer mon projet uniquement dans ce qui me fascine et m’intéresse. Donc avant tout, je garde mes priorités : Le Saint Sacrifice de la messe, l’adoration, la méditation et la prière dans mon monastère,... et ensuite, je passe en Californie faire ce que j’ai à faire. Mais ce n’est plus une monstrueuse charge de travail, maintenant que tout est au point, je vois ça plutôt comme un hobbies. Certains aiment aller conduire ou surfer en Californie, moi j’aime inventer, ...oui, c’est juste ma passion. »
- « Et le but de ton invention secrète reste comme tu me l’a dit hier : Le Salut du monde et la gloire de Dieu ? »
- « Oui, c’est exactement ça, je vois ceci comme la mission que Dieu m’a confiée », conclut Octave.
- « Très bien, je suis curieux de voir ça, tu en as encore pour long ? »
- « J’ai commencé il y a une année et demi, et je pense qu’il me reste encore pour un peu moins de trois ans, comment dire, c’est très compliqué. »
- « Enfin, si Dieu t’as donné un talent pareil, je pense qu’il est judicieux de l’utiliser, continues ! », termina le pape.
Mais le Saint Père voulait encore son avis sur l’un de ses hommes de confiance. Pour les bulles individuelles, il ne confiait ce système qu’à des prêtres. Comme disait Grégoire : « Dans mon service de renseignement, je n’ai pas besoin de James Bond, mais d’hommes de foi ». Bref, l’un d’eux souhaitait ardemment que le pape débloque la vitesse lumière pour lui permettre de relier un point à 1400 années lumières à la vitesse de la pensée, et revenir à la même vitesse pour voir le Christ. Il voulait prendre une citerne de 500 litres d’eau, des valises de nourriture concentrée, et aller prier avec le Christ au jardin de Gethsémani dans son agonie, alors que tous les apôtres s’étaient endormi. Le prêtre savait qu’il serait perdu et qu’il finirait par mourir de faim ou de soif dans sa bulle, et qu’il ne pourrait jamais accoster ni revenir au temps présent, mais il acceptait cette issue s’il pouvait voir et prier avec le Christ. Le pape souhaitait entendre l’avis d’Octave là-dessus.
Ce dernier n’hésita pas une seconde : « C’est un égoïste ! C’est tout. S’il n’en tenait qu’à moi, je le relèverai de ses missions d’explorations et je l’expédierai dans un cloître. Là, il pourra prier et souffrir avec le Christ ! Mais il croit quoi ? Bien sûr que le Christ saura qu’il y a un hurluberlu à côté de lui au jardin de Gethsémani, dans une autre dimension, mais bon sang, s’indigna Octave, tous les prêtres aident le Christ dans le renouvellement du Saint sacrifice à chaque messe ! En fait, il ne cherche qu’à satisfaire sa curiosité, et ne sera plus d’aucune utilité pour l’évangélisation et le Salut des âmes ! Ne gardez pas un prêtre avec un état d’esprit pareil dans vos hommes de confiance. »
- « C’est clair que vu sous cet angle, tu as raison, conclut le pape. Lui, il parle de charité envers le Christ agonisant, mais en effet, tu as raison, ce n’est qu’un prétexte, car on perpétue nous-même le Saint Sacrifice du Christ. Je vais faire comme tu as dis, l’expédier dans une cellule de chartreux ! »
Ainsi fut réglé le dilemme du pape, et Octave repartit l’esprit tranquille. Il pouvait continuer son « travail » hobbies, et dans deux semaines il recevrait l’épiscopat du pape en personne, sur la lune, et sans aucune responsabilité supplémentaire, tout était parfait : le pape et le bon Dieu faisaient tout ce qu’il fallait pour que ce dernier puisse arriver à ses fins dans ses laboratoires !
Vous avez le droit de critiquer, en fait ça m'arrangerait ;-)