Bonjour Thierry,
Vous-même connaissez sans doute la distinction entre la foi en tant qu'attitude et la foi en tant que croyance.
La foi chrétienne ne doit pas se réduire à une question d'adhésion purement théorique à des croyances qui n'auraient aucun impact sur la vie réelle du chrétien concerné, mais elle ne doit pas non plus se réduire à une question de déploiement purement opératif d'une praxis qui pourrait finir par être humanitaire, et non évangélique, à force de ne pas entretenir, en elle, une dimension surnaturelle et théologale.
Or, il se trouve qu'à la fin du XIXeme siècle, un courant protestant libéral, le symbolo-fideisme, a envisagé la possibilité d'une foi chrétienne indépendamment de l'adhésion à des croyances dotées d'un contenu un tant soit peu fondamental, id est perenne et solide.
Je vous renvoie ici à Eugène Menegoz et à Auguste Sabatier.
C'est ce que l'on appelle le salut par la foi indépendamment des croyances, et l'on pourrait aussi bien parler, dans cet ordre d'idées, du salut par la foi indépendamment de l'adhésion à la doctrine de la foi et du contenu de cette doctrine de la foi.
Il est probablement difficile d'être à la fois et en meme temps "ni pour une foi chrétienne à caractere symbolo-fideiste, ni pour une foi chretienne d'inspiration traditionnelle", mais il n'est pas impossible, dans l'Eglise de François, d'être à la fois ni contre le symbolo-fideisme, ni pour le traditionalisme.
Cela ne signifie en rien que le Concile a institué l'introduction, dans l'Eglise catholique, du symbolo-fideisme, mais cela veut dire que Vatican II a contribué à rendre possible la disparition de tout un système de défense immunitaire, notamment face à l'équivalent du symbolo-fideisme : "il suffit d'aimer".
Bon dimanche.
Scrutator.
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