Bonjour et merci, Jean-Paul PARFU.
Mettons nous un instant à la place des clercs néo-catholiques : globalement, non seulement pour des raisons chronologico-institutionnelles, mais aussi pour des raisons programmatico-intellectuelles, ils sont les continuateurs des experts et des pères du Concile, qui n'ont certainement pas fait tout ce qu'ils ont fait, et défait tout ce qu'ils ont défait, dans les années 1960-1970, pour que leurs continuateurs, non seulement post-montiniens, mais aussi, désormais, post-wojtyliens, puissent être un jour à la fois capables et désireux de réinjecter de la "tridentinité" en plénitude, à l'intérieur du nouveau régime ecclesial que nous connaissons depuis le mois d'octobre 1962.
En effet, n'oublions jamais que, pour nos contradicteurs consensualistes fraternitaires, toute perspective ou tentative de retour vers l'essentiel, dans l'acception tridentine de l'essentiel, id est dans une acception un tant soit peu alethiciste, controversiste et exclusiviste, est presque toujours disqualifiée à priori, car d'après eux pleinement synonyme de restauration du passé ou de retour en arrière (et aussi pleinement synonyme d'un "manque de charité").
On nous l'a dit et répété : le tridentinisme est archaïque, nostalgique, passéiste, rétrograde, car inadapté donc obsolète.
Et ce n'est quand même pas de ma faute si Paul VI a amplement précédé Emmanuel MACRON, en recourant, pendant puis après le Concile, à des phrases comparables au fameux : "Parce que c'est notre projet !"...
Encore plus sérieusement, à qui donc fera-t-on croire que l'anti-tridentinisme a porté, avant-hier, et porte, aujourd'hui, avant tout sur la question liturgique ?
Qui ne sait que c'est non seulement dans un domaine qualifiable de "liturgico-eucharistique", mais aussi dans un domaine qualifiable de "noetico-epistemique" que deux auteurs, respectivement Beauduin et Maréchal, ont précédé bien d'autres inspirateurs du néo-catholicisme ?
Et qui ne voit que c'est non seulement dans le domaine de l'ecclésiologie, mais aussi dans les domaines de l'anthropologie, de la pneumatologie et de la politologie, que le néo-catholicisme, notamment en ce qu'il fonctionne à l'anti-tridentinisme, se manifeste comme il le fait, avant tout depuis les années 1930, et non seulement depuis les années 1960 ?
Tout ce qui précède sert à expliquer la raison pour laquelle ce qui suit est écrit : ceux qui s'imaginent qu'il suffirait que deux sensibilités liturgiques se mettent à converger, à s'inspirer mutuellement (au point de se dénaturer mutuellement ?) pour que l'on commence à mettre un terme à la "crise de l'Eglise" n'ont pas tout compris,
- d'une part, à la vraie nature du jugement porté contre le tridentinisme par bien des inspirateurs du néo-catholicisme,
- d'autre part, à la vraie nature du néo-catholicisme, qui n'est certes pas anti-tridentiniste en raison d'un "accident de l'histoire" tel que le "détournement de finalité" du Concile par l'ambiance émancipatrice des années 1960-1970...
... d'autant plus que le déroulement et une partie des enseignements du Concile, en lui-même, ont grandement contribué à l'implantation puis à l'activation de cette ambiance, dans l'Eglise catholique.
Bon dimanche.
Scrutator.