le prêtre doit être (sub gravi, sauf nécessité absolue [confection du viatique]) à jeun, le jejunium naturale, qui consiste à n'avoir rien bu ou mangé depuis minuit.
Ce jeûne n'est pas un acte d'abstinence ou de mortification, mais, selon les moralistes, un actus virtutis Religionis, quia praecipitur ab Ecclesia ob finem reverentiae Sacramenti, un acte de la vertu de religion, prescrit et émis par respect du saint sacrement. Il ne saurait donc pas être mis à disposition pour être remplacé par un autre acte méritoire (comme un acte de mortification ou de piété), si sa réalisation devenait difficile.
Ne pas respecter cette règle, qui est (même le pape Pie XII le rappelle encore en 1953) d'origine apostolique, est un sacrilège.
Ainsi, pour faciliter le respect de ce jeûne, le droit de 1917 (que reconnaît la FSSPX, même si elle l'applique en parallèle, quand cela lui convient, au droit conciliaire de 1983) stipule que les messes peuvent être débutées à partir d'une heure avant le lever du soleil jusqu'à 13 heures, exclusivement.
On ne célèbre pas de messes après 13 heures. C'est exclu.
(Certains religieux, p.ex. les capucins, ont, depuis 1578, le privilège de pouvoir débuter la célébration deux heures avant le lever du soleil, et deux heures après midi, mais cela ne nous concerne pas ici - ce privilège pouvait être concédé d'autant plus facilement que ces religieux jeûnent presque en permanence)
(Par rapport au jeûne eucharistique je ne parle pas non plus ici de la communion des fidèles, mais seulement de celle du célébrant, puisque nous parlons d'une messe de funérailles, où selon l'usus Romanus la communion n'est jamais distribuée à l'assistance)
Voilà "la Tradition", la vraie.
Mais ce n'est pas tout, évidemment.
Les messes du soir, n'ayant jamais existé avant, ont été permises pour la première fois durant la seconde guerre mondiale, lors des attaques aériennes, pour les dimanches et les jours de précepte, si la messe du matin avait dû être interrompue. Dans ces cas le prêtre restait à jeun jusqu'au soir pour reprendre ou recommencer la célébration, une fois le danger passé.
Après la guerre, en 1953 et 1957, pasteur angélique oblige, les pastoraux ont obtenu la permission générale de la messe du soir, mais jamais avant 16 heures, et la restriction du jeûne eucharistique à trois heures avant la communion (pour les fidèles communiants) ou le début de la messe (pour le célébrant).
En tout état de cause, la célébration d'une messe de funérailles (pontificale de surcroît) débutant à 14h30 est totalement impossible.
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