Privatim, il est effectivement possible de parler de grands amis par le patronyme à condition qu'il ne soit pas de tel pays d'Asie où tout le monde a le même nom...
Il y avait une secte en Bourgogne qui parlait affectueusement et avec tous les honneurs dus à son rang du "doyen Richard". Sans "Monsieur le". Il était le dernier et, en raison de son âge, l'unique. Le dernier a avoir accepté de fermer sa faculté en 68.
Je m'adresse à quelques bons amis par leur nom, sans prendre des airs du comte qui parle à ses manants. Vigano sait ce qu'il fait en appelant systématiquement le pape par son patronyme. Ceux qui font semblant de ne pas voir ne connaissent pas Rome et soutiennent un factieux qui a longtemps vécu sur la bête. Cela étant dit, qu'on ne me classe pas parmi les admirateurs du pape régnant. J'attends le prochain et je ne lirai pas ses textes comme ceux que l'on recevait avec intérêt de ses deux prédécesseurs. Je n'ai pas besoin du pape pour savoir si je dois sortir ma poubelle jaune et, contrairement à trois quarts des pays du monde, je ne mets pas ma batterie de voiture à la rivière.
Ce que vous dites de "Mgr" sur wikipedia est compréhensible pour des anonymes athées et sans manière, venus de partout et de nulle part. Il y a bien des évêques qui n'aimaient pas ce mot. Cela dit, le Dictionnaire des évêques au XXe s. ne donne pas du Mgr qui à la vérité n'a rien à faire dans une notice scientifique ou journalistique (wikipedia).
La prochaine étape sera d'assigner un genre aux personnes, sans le leur avoir demandé.
Pour une ministresse de la Santé de Biden, j'étais allé voir la notice. C'était baroque, car la dame était un homme, ou l'inverse.
Et d'autres diront de les mettre dans les non-binaires, ou dans la catégorie des animaux.
Dans de nombreuses paroisses, les prêtres jouent à se faire appeler par leur prénom (ce qui donne dans l'Est : "le Jacques", "le" devenant un prédicat) et certains évêques, même excellents, les appellent ainsi. C'est lamentable. Je tiens en horreur les clercs séculiers, même de mes amis, qui se font appeler comme des religieux : "le Père Christian". Ils scient le minuscule piédestal sur lequel ils sont encore. Et un peu de distance ne nuit pas, ne serait-ce que pour distinguer le curé ou le vicaire des autres, ad extra.
Des pratiquants en viennent parfois à ne plus savoir comment appeler leur curé, quand le mot existe encore. Un mien proche donne du Monsieur en lui disant bonjour et évite de nommer l'évêque quand il le croise, il y a un bonjour "sec".
Il y a tout de même un juste milieu entre l'anomie, pas forcément méchante et préparée par le clergé lui-même depuis des décennies, et ceux qui s'agenouillent pour baiser un anneau qui n'existe plus (et qui en font des tonnes en mettant "Mgr" ou "M. l'abbé" à chaque phrase). Elisabeth II est nommée "Madame" dans la conversation, pas "Votre Majesté".
Au lieu de Mgr, wikipedia devrait parler de "père évêque"...
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