Si Flavigny avait voulu fonder en d'autres diocèses, il n'est pas du tout dit que le presbyterium et les différents conseils eussent accepté. Latin = abomination, moines tonsurés = abomination... Sans même se rendre compte qu'il s'agit de la messe de Paul VI !
Il y a une profonde détestation de soi quand on méprise à ce point moines, latin et grégorien (systématiquement interdits dans des paroisses, même quand le défunt l'a demandé pour le seul Magnificat au départ du cercueil).
Détestation de soi qui est aussi le propre des cultures catholiques (cf. le dernier livre de JM Rouart). L'examen de conscience qui devient une obsession, priorité à l'altérité, humilité à tout crin... méconnaissance de sa propre Histoire, et quoi qu'on en dise, rupture phénoménale de Vatican II (j'y reviendrai prochainement, les livres en masse d'intellectuels de tous les bords ne cessent de le dire pour la France, est-ce que les évêques lisent et en sont troublés à la longue ? L'évêque de Nanterre est de ceux qui doivent avoir cette lucidité intellectuelle).
Limoges n'est pas fameux en pratique, mais ce vieux diocèse a bien le droit d'avoir ce prieuré et la force des moines.
L'évêque a l'air très bien depuis son installation. Espérons qu'un nouvel évêque ne leur mettra pas des bâtons dans les roues... Tout peut arriver en ce bas monde. Plutôt pas de moines que des moines comme eux ! La-Pierre-Qui-Vire, qui n'a rien de fameux depuis les années 70 (exception faite par exemple de dom Adalbert de Vogüe et de quelques moines érudits de haute tenue) et qui fond comme neige au soleil, avait voulu fonder près de Chaumont dans les années 80. Pas moyen ! Ils sont donc allés au diocèse de Belfort à Chauveroche. Les histoires diocésaines officielles ne le diront jamais et les historiens n'auront pas de source écrite pour le savoir. Fontgombault voulut fonder à Auberive en 1993, tout était bouclé : refus catégorique de l'évêque Taverdet (et de ses conseils, point très important). Rebelote avec les chanoines de l'opus Mariae, qui ont dû se rabattre à Lagrasse, sous Mgr Guéneley. Langres est l'un des rares diocèses à n'avoir point de moines. On préfère laisser crever d'oxygène un diocèse, plutôt que d'avoir des éléments incontrôlables qui attireront du monde. Le journal en 1993 avait parlé d'intégristes, dans le texte. Le propre ancien professeur d'Ecriture Sainte de Taverdet était moine à Fontgombault...
Voilà un texte co-signé par l'Abbé et l'évêque, qui situe cette fondation dans la grande Histoire : VIIe s., 1789, 2021. Voilà des évêques qui savent que leur Eglise n'est pas née dans les années 60. J'en connais d'autres qui se placent aussi dans la longue liste de leurs prédécesseurs. Cela change de ceux qui veulent tout réinventer (quel orgueil !). Ils partent de zéro (pour y rester et jamais décoller).
M. Sureau : j'ai vu récemment que vous écriviez illo tempore dans Sedes sapientiae ! Et de commencer un article de liturgie (1996) en citant le cardinal Danneels, avant de développer la pensée du cardinal Ratzinger. La citation du Belge était osée parce qu'en matière de libéralisme et d'ornements bizarres, obsèques de Baudouin comprises...
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